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HELLSTORM
Le Plus Grand Secret de l’Histoire
Retranscription complète du film de Kyle Hunt, raconté par Sinead McCarthy,
graphique d’Oscar Turner, scénario de Thomas Goodrich & Kyle Hunt.
Un film d’après le livre de l’auteur et historien
Thomas Goodrich « Tempête Infernale ».
L’armée allemande a terriblement souffert durant la Première Guerre mondiale. Et la
nation allemande a également terriblement souffert. Particulièrement, APRÈS la guerre.
Les sanctions paralysantes, adoptées par les vainqueurs avec le Traité de Versailles, jetèrent
le pays dans une sérieuse dépression. C’était le chaos dans les rues et un vent de révolte
flottait dans l’air. Les Communistes se sont emparés de plusieurs villes, incluant
Berlin. Tandis que la grande richesse de la Nation était saignée à blanc par de scandaleuses
réparations de guerre, ou bien était aspirée par des politiciens sans scrupule, l’Allemand
moyen était appauvri. L’inflation et le chômage bientôt s’ensuivirent et détruisirent rapidement
tout espoir, toute confiance, toute moralité. Les villes allemandes étaient inondées de
pornographie et de prostitution, et même les enfants affamés étaient achetés et vendus comme
des jouets sexuels. Le crime était endémique ; l’alcoolisme et la toxicomanie étaient
généralisés ; le taux de suicides grimpa en flèche ; la situation semblait désespérée. Et puis,
les choses ont changé… de façon spectaculaire.
Peu de temps après que les Nationaux-socialistes furent élus, l’économie de l’Allemagne reprit
vie. Le chômage fut éradiqué. Le bâtiment était en plein essor. De grands projets
commencèrent. La confiance renaissait à nouveau. Après des années de famine, de souffrance,
de honte et de dégradation, l’Allemagne devint une Nation heureuse, à nouveau pleine
d’espoir. La transformation de l’Allemagne, de la corruption et de la misère, à une
superpuissance mondiale était tellement incroyable, qu’en 1938 le Time Magazine nomma
Adolf Hitler ”L’Homme de l’Année”. Pour beaucoup, il semblait qu’une nouvelle renaissance
culturelle, économique et politique, pour toute l’Europe, était à portée de main. Mais d’autres,
à travers le monde – envieux, puissants, mais par-dessus tout inquiets – travaillaient
maintenant nuit et jour pour détruire l’Allemagne.
La Deuxième Guerre mondiale fut la guerre la plus meurtrière et destructrice de l’histoire. La
lutte inégale opposant l’Allemagne au reste du monde a duré six longues années. Avec la
première d’un côté, puis l’autre au-dessus. Mais à la fin, accablée, l’Allemagne fut une fois de
plus battue. Cette fois, cependant, le Reich devait être puni, non par de simples
réparations… Ni la perte de terres… Ni simplement par la décadence et le désespoir ; non, cette
fois-ci, l’Allemagne devait être soumise à une haine pure ; une haine de nature encore plus
vicieuse, diabolique et dépravée qu’on puisse imaginer. Des millions et des millions
d’Allemands, qui pour la plupart, n’avaient rien à voir avec la guerre, furent systématiquement
violés, torturés, abattus, et tous par des méthodes des plus sadiques et écœurantes
imaginables. Ce qui est arrivé à l’Allemagne et à son peuple durant et après la Deuxième
Guerre mondiale, reste le plus sombre et le secret le mieux gardé de l’histoire du
monde… Jusqu’à maintenant.
Au cours des trente dernières années Goodrich a écrit un certain nombre de sujets
controversés : La Guerre Civile américaine ; Abraham Lincoln; Les Guerres des Indiens
d’Amérique. Mais parce que la Deuxième Guerre mondiale demeure à ce jour, un problème
pressant, l’auteur pense que c’est de loin, son livre le plus urgent et à propos. C’est l’histoire
des crimes qui ont été commis contre l’Allemagne durant et après la Deuxième Guerre
mondiale. Les mots que vous entendrez sont les propres mots des victimes et des témoins de
ces atrocités. Il n’y aura aucune tentative ici, de présenter le point de vue de ”l’autre
côté”. Quiconque cherche la version des vainqueurs de la Deuxième Guerre mondiale, n’a qu’à
regarder n’importe quel film Hollywoodien, allumer la télévision et regarder n’importe quels
documentaires sur la Deuxième Guerre mondiale ou se rendre dans n’importe quelles
bibliothèques municipales.
Ce film, tout comme le livre sur lequel il est basé, ne se soucie pas de ce que les
Allemands ont soi-disant ”fait au monde” durant la soi-disant ”Bonne Guerre”. Non. L’accent
est plutôt mis ici, sur ce que la guerre a fait aux Allemands. Les crimes détaillés ici sont si
vicieux, si massifs et si diaboliques, qu’il n’y a pas de mot dans la langue anglaise pour les
décrire avec précision. Ce sont des crimes qui ont été enterrés par les vainqueurs, sous une
montagne de propagande et de mensonges, depuis maintenant plus de 70 ans. Ce film n’est
pas seulement dédié aux victimes muettes de la pire guerre du monde, mais également aux
futures générations. Notre espoir est que, si suffisamment de bonnes personnes dans le
monde sont prêtes à écouter et ;à apprendre ce qui est effectivement arrivé à ces victimes
innocentes – les hommes, les femmes, les vieux, les jeunes, les malades et les animaux – alors
un jour prochain, elles se lèveront comme un seul homme, et d’une seule voix, demanderont
qu’une telle chose ne se reproduise plus jamais, envers quiconque, et où que ce soit.
LES BOMBARDEMENTS DE TERREUR
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, l’Allemagne fut soumise à un assaut
implacable du ciel. Les Américains et les Britanniques l’appelaient ”Tapis de
bombes”, ”Saturation de bombardements” ou ”Bombardements sans restriction”. Cependant,
les femmes et les enfants allemands qui ont souffert ce cauchemar l’appelaient d’un nom plus
simple, plus précis : ”Les Bombardements de Terreur”.
La campagne de terreur n’était pas un accident. C’était le plan secret du Premier Ministre
britannique Winston Churchill et du Maréchal en Chef de l’Air, Arthur Harris, de libérer la
pleine puissance de la Royale Air Force contre les civils allemands, d’infliger autant de
dégâts, de détruire autant de maisons et de tuer autant d’hommes, de femmes et d’enfants que
possible.
W. Churchill: ”Les villes allemandes seront soumises à une épreuve sans équivalent,
qu’aucun pays n’a jamais vécu, dans le temps, la sévérité ou l’ampleur. Afin d’y parvenir, il
n’y aura pas de limite à notre violence.”
La violence de Churchill fut complètement exposée dans la nuit du 24 juillet 1943. Pour les
résidents de Hambourg, une ville de plus d’un million d’âmes, le raid aérien parût, tout
d’abord, comme un passage standard de bombardiers. Mais bientôt, des centaines d’avions
ennemis commencèrent à faire pleuvoir des tonnes et des tonnes d’explosifs, sur le cœur
même de la ville de Hambourg. Les écoles, les églises, les hôpitaux, les maisons, l’art et
l’architecture antiques, tout fut réduit en miettes. L’assaut augmentait en furie à chaque vague
successive des bombardiers, laissant apparaître, minute après minute, crescendo, des feux
dévastateurs. Et puis, les avions disparaissaient, soudainement. Le ciel était à nouveau
dégagé, et tout, au-dessus, redevenait silencieux.
Lorsque les survivants étourdis, émergèrent de leur cave plus tard cette nuit-là, ils virent que
leur ville, autrefois magnifique, était maintenant un tas de ruines fumant. Le lendemain, alors
que les pompiers de tout le Nord de l’Allemagne combattaient le brasier, les bombardiers
alliés réapparurent soudain au-dessus de Hambourg. Comme prévu, les Américains surprirent,
non seulement les travailleurs d’urgence, mais également les colonnes de réfugiés qui
fuyaient. Des milliers périrent. La nuit suivante, les bombardiers de la Royale Air Force
revinrent. En plus de la charge normale d’explosifs, les Britanniques lâchèrent des tonnes de
bombes au phosphore pour accélérer les feux. L’incendie qui en résultat déclencha une
”tempête de feu”. Des vents, de type ouragan, créés par la chaleur intense, déracinèrent les
arbres, arrachèrent les toits des bâtiments et aspirèrent les cris des victimes dans le
brasier. Certains, qui avaient échappé aux vents de 241 km/h dans les rues, se trouvèrent
embourbés dans l’asphalte et s’enflammèrent rapidement. Ceux qui s’étaient jetés dans les
canaux de la ville, moururent du rayonnement thermique, puis, alors qu’ils flottaient à la
surface de l’eau, eux aussi s’enflammèrent. Au cœur de la tempête de feu, la température
atteignait 816 degrés Celsius. Quand les flammes, en masses immenses, se rejoignirent, elles
s’élevèrent en une colonne de près de 5 km de haut.
L’attaque contre Hambourg continua sans relâche encore une semaine. Bientôt, il ne resta plus
rien à détruire. Nommée, de façon appropriée, par les Alliés ”Opération Gomorrhe”, les raids
furent une tentative froide et calculée de rayer Hambourg et ses habitants de la surface de la
terre. Le plan fut une réussite. Avec plus de 33 km2 de destruction totale, 750 000 sansabri, un nombre estimé de 60 à 100 000 morts, principalement des femmes et des
enfants, Hambourg, à toutes fins utiles, avait cessé d’exister. Il était désormais clair pour tous,
que la guerre aérienne des Alliés, contre l’Allemagne était devenue une guerre de massacre et
de terreur.
La même chose fut répétée maintes et maintes fois à travers l’Allemagne. Toutes les villes
allemandes souffrirent de la même chose. Après avoir, dans un premier temps, réduit une ville
en miettes en la dynamitant, les bombardiers alliés revenaient rapidement, dans l’espoir
d’attraper des survivants et les secouristes exposés et d’enflammer avec des bombes
incendiaires tout ce qui restait. Lorsque les bombardiers rugissant libéraient leur cargaison
mortelle, une véritable pluie de feu s’abattait sur la ville ciblée. Les milliers de petits feux se
réunissaient pour former un immense brasier, créant un tourbillon intense de vents et de
flammes.
Kate Hoffmeister: ”Je luttais pour courir contre le vent au milieu de la rue. Nous ne
pouvions pas traverser, car l’asphalte avait fondu. Il y avait des gens sur la route, dont
certains étaient déjà morts. Certains étaient allongés encore en vie, mais piégés dans
l’asphalte. Ils étaient sur leurs mains, leurs genoux, hurlant.”
Certains ont miraculeusement survécu à l’enfer et à se mettre en sécurité dans les rivières, les
canaux et les parcs. Des milliers d’autres, cependant, ne le purent pas. Quand les raids
finalement s’arrêtaient et les tempêtes de feu commençaient à diminuer, les secouristes se
précipitaient pour libérer ceux restés bloqués sous terre. Quand les secouristes arrivaient
finalement à passer au travers des bunkers enterrés, ils découvraient des scènes d’une horreur
inimaginable. Dans les caves, qui avaient été frappées directement, les murs étaient inondés
de sang, d’os, de cerveaux et de morceaux de corps étalés partout. Les sauveteurs qui entrèrent
dans certains bunkers, trouvèrent les sols couverts de près de 30 centimètres d’épaisseur de
graisse grasse, les victimes avaient fondu en un liquide foncé. Quand le bruit se répandu, et
finit par filtrer à l’extérieur du pays, sur la boucherie infligée aux femmes et aux enfants
d’Allemagne, par la Royale Air Force, les critiques de ces crimes de guerre se sont
prononcés.
L’écrivain Vera Brittain: ”Le bombardement de masse des villes congestionnées est une
menace aussi grande pour l’intégrité de l’esprit humain que tout ce qui s’est déjà produit sur
cette planète. Il n’y a aucun avantage militaire ou politique qui puisse justifier ce
blasphème.”
Bien que ce fut considéré comme un acte de trahison pour les membres de la R.A.F. de
critiquer la campagne de bombardements, la conscience de certains était accablée par l’enfer
qui se déchaînait sur l’Allemagne.
Un pilote de la R.A.F.: ”Il y avait des gens en dessous qui étaient frits à mort, dans
l’asphalte fondue des routes. Ils flambaient et nous balancions des bombes incendiaires dans
cet holocauste. Je me sentais terriblement désolé pour ces personnes prises dans ce feu, que
j’aidais à attiser.”
En tant que symbole du Troisième Reich et comme l’exemple le plus évident de la volonté de
l’Allemagne de continuer à se battre, davantage de bombes furent dédiées à Berlin, que sur
toutes autres villes allemandes.
Il est un autre endroit, cependant, qui devint plus largement associé à la campagne de terreur
menait contre l’Allemagne : étant donné que Dresde n’avait eu à souffrir que de deux petits
raids en cinq ans de guerre, beaucoup pensèrent que le salut de la ville était dû à ses trésors
irremplaçables – palais ornés, musées et galeries d’art de renommée mondiale, ses cathédrales
imposantes et vieilles de plusieurs siècles. D’autres ont supposé que puisque Dresde n’avait
pratiquement pas d’industrie lourde, – et le peu qu’elle avait, n’avait aucune incidence sur la
guerre – l’ennemi n’avait tout simplement pas jugé la ville comme cible vitale. Pour certains,
les 26 000 prisonniers de guerre alliés internés dans la ville, semblait une réponse plus
logique. D’autres encore pensaient que c’était peut-être le demi-million de réfugiés,
embouteillant la ville – dont beaucoup d’entre eux avaient fui les atrocités soviétiques à l’Est –
qui gardait Dresde à l’abri des bombardements. Malgré la situation désastreuse, alors que la
guerre touchait à sa fin, les habitants de Dresde étaient déterminés, le soir du 13 février, à
profiter d’un évènement annuel, connu en France sous le nom de ”Mardi Gras”, mais célébré
en Allemagne sous le nom de ”Fasching”. Femmes et enfants, ainsi que quelques hommes
restant, beaucoup en costumes, inondaient les rues de Dresde, pour célébrer l’évènement, une
dernière fois, avant la défaite imminente de l’Allemagne.
Juste avant 22 h, les sirènes commencèrent leurs hurlements. Il n’y eu pas de panique. La
plupart des résidents ignorèrent simplement le bruit. Même s’il y avait eu des abris antiaériens, peu d’entre eux y auraient cherché refuge, car il semblait peu probable en cette nuit
froide, mais cependant joyeuse, que – tout comme les 171 fausses alertes qui l’avaient précédé
– cet avertissement aboutirait sur quelque chose. Cependant, peu après, au lieu de la sirène
”All Clear”, Dresde entendu un autre son, un son identique à celui d’un roulement de
tremblement de terre. Alors que des bombardiers de la R.A.F. apparurent, vague après vague
dans le ciel, des milliers de bombes dégringolèrent. Ajoutées à la charge normale d’explosifs,
des centaines de bombes ”block buster” de deux à quatre tonnes, s’écrasèrent sur Dresde,
effaçant des faubourgs entiers. Anciennes cathédrales, palaces et musées furent réduits à l’état
de ruines en quelques secondes. À la gare, des centaines de personnes qui avaient refusé de
quitter leur siège de train, très convoités, furent déchiquetées. Dans l’énorme cirque intérieur,
les spectateurs, les acteurs et les animaux furent abattus par le souffle et les éclats d’obus
sifflants. Les hôpitaux, pourtant bien signalés, furent ciblés. Dans les rues, sur les trottoirs, sur
les ponts au-dessus de la rivière Elbe, les fêtards costumés, avec nulle part où aller, furent tués
par milliers. Sans répit, le massacre continua.
Et puis, les rugissements au-dessus cessèrent, les explosions stoppèrent et ce fut le calme une
fois de plus. Quelques minutes plus tard, le silence accueilli fut rompu par le non moins
bienvenu signal ”All Clear”. Ce qui semblait avoir été une nuit entière de tribulations par le
feu, était arrivé en moins d’une demi-heure. Dans ces trente minutes, cependant, l’un des plus
beaux trésors architecturaux du monde avait presque disparu. Les sapeurs-pompiers des villes
environnantes arrivèrent. Les travailleurs de la Croix Rouge se dispersèrent afin d’aider les
victimes. Les familles hurlaient à cause de leurs proches disparus. Pour beaucoup, il semblait
que la fin du monde venait d’arriver. Personne, cependant, n’était émotionnellement préparé à
ce qui allait suivre…
À une 1 h 30 du matin, la terre recommença à trembler. Alors que plus de mille bombardiers
rugissaient dans le ciel, une pluie de mort s’abattit sur Dresde. En plus des explosifs, la
seconde vague apporta des tonnes de bombes incendiaires. En l’espace de quelques minutes
des milliers de bombes incendiaires enflammèrent les débris et des flammes jaillirent
partout. Peu habitués aux bombardements et aux tempêtes de feu, la plupart des habitants de
Dresde réagirent lentement. Beaucoup cherchèrent à nouveau refuge dans des caves, ne
réalisant pas que, la chaleur terrible allait transformer leur abri en four. D’autres coururent
dans les rues, mais se retrouvèrent embourbés dans l’asphalte en fusion ou aspirés par la
fournaise rugissante. Les toits de cuivre fondu faisaient descendre des flux de métal sur les
personnes se trouvant en dessous. Tout au long de la nuit, l’enfer de feu qu’était Dresde, fit des
victimes par milliers, par dizaines de milliers et par centaines de milliers.
Le jour suivant, quand les feux furent refroidis, les secouristes se mirent au travail.
Secouriste: ”Jamais je n’aurais imaginé que la mort pouvait venir à tant de personnes de
façons si variées. Parfois les victimes avaient l’air de personnes normales, apparemment
paisiblement endormies ; les visages d’autres personnes étaient déformés par la douleur, les
corps dénudés ou presque nus à cause de la tornade ; il y avait des réfugiés misérables venus
de l’Est, vêtus seulement en haillons, et les gens de l’Opéra, dans leurs plus beaux atours ; ici,
la victime était une dalle informe, là, une couche de cendres. À travers la ville, le long des
rues, flottait cette odeur incomparable de chair en décomposition.”
En effet, de tous les parfums hideux qui flottaient dans Dresde – souffre, gaz, eaux usées –
l’odeur lourde de chair cuite recouvrait tout. Ce que l’on avait pris dans un premier temps pour
des milliers de rondins brûlés, dispersés dans les rues, furent bientôt identifiés comme étant
des cadavres carbonisés, collés à la surface, chacun réduit à environ 91 centimètres.
Secouriste: ”Une forme que je n’oublierai jamais, consistait aux restes de ce qui avait
apparemment dû être une mère et son enfant. Ils avaient été ratatinés et carbonisés en une
seule masse et étaient collés rigidement à l’asphalte. Ils avaient été pris au piège. L’enfant
devait se trouver sous la mère, parce que vous pouviez encore voir clairement sa forme, avec
les bras de sa mère serrés autour de lui.”
Consciente que ceux de la vieille ville fuiraient les flammes pour les espaces ouverts, la
R.A.F. avaient jeté des centaines de bombes explosives dans l’immense parc central. Ici, le
carnage fut épouvantable – membres arrachés, torses mutilés, têtes soufflées de leur corps et
projetées au loin. Le cauchemar était partout.
Travailleur de la Croix Rouge: ”Je me suis mis à genoux, tremblant et pleurant. Plusieurs
femmes reposaient-là, avec leurs ventres éclatés et l’on pouvait voir les bébés, parce qu’ils
étaient à moitié sortis. Beaucoup de bébés furent mutilés. Des scènes comme celles-là, j’en
voyais partout et lentement, nous sommes devenus insensibles. Nous agissions comme des
zombies”.
Le matin suivant, le bruit se répandu que les survivants devaient se rassembler dans le parc de
la ville. Alors que la masse en souffrance grimpait sur les débris et les morts, ils atteignirent le
parc, ainsi que l’herbe des rives de l’Elbe. Certains retrouvèrent des proches disparus. La
plupart, cependant, ne le purent pas. Et alors, brisant le calme, vinrent les sons une fois de
plus : les rugissements des moteurs au-dessus. Alors que les Américains commencèrent à
dynamiter les décombres, les réduisant en poussières, des avions de combat américains
ciblèrent les milliers de réfugiés dans le parc, le long de la rivière et dans les autres espaces
ouverts. Même les animaux du zoo, qui avaient miraculeusement réussi à survivre aux
bombardements, ont été mitraillés et abattus. Un gardien de zoo, en pleurs, regardait
impuissant, un pilote américain pourchasser et tuer sa toute dernière girafe. Bien que le raid
n’ait duré que dix minutes seulement, les Américains revinrent le jour suivant et le suivant et
le suivant, apparemment déterminés à ce que plus une seule chose vivante ne subsista à
Dresde.
Une des horreurs, pour ceux qui avaient survécu au cauchemar, fut la récupération des
morts. Initialement les corps étaient chargés à la fourche à foin sur des camions et des
wagons et ensuite emmenés dans des tombes peu profondes, à la périphérie de Dresde. Il est
vite devenu évident qu’un si lent processus ne pourrait jamais venir à bout de l’énorme
quantité de corps, donc d’énormes bûchers furent édifiés avec des poutres de diverses parties
de la ville et les cadavres y furent empilés comme des bûches. Quand les piles atteignirent à
peu près 3 mètres de haut et 9 mètres de large des lance-flammes furent utilisés pour embraser
la masse. Un mois après le massacre, le Chef de la Police de Dresde rapporta que plus de 200
000 corps avaient été retirés des ruines. Plus tard, la Croix Rouge internationale a estimé que
275 000 personnes étaient mortes lors des raids. À cause de la densité incroyable de la
population à Dresde dans la nuit du 13 au 14 février, parce que des milliers de personnes
étaient des réfugiés sans papier, – et parce que de nombreux corps resteront à jamais enfouis
sous les ruines ou ont simplement fondu comme de la cire – d’autres estiment que le nombre
de morts, 300 000 à 400 000 – serait plus proche de la réalité. Plus de personnes sont mortes
durant les bombardements de feu à Dresde, que lors des bombardements nucléaires de
Hiroshima et de Nagasaki, combinés.
Équipier R.A.F.: ”De simplement les survoler sans opposition ressemblait à un meurtre. Je
me suis dit que c’était une guerre lâche.”
Travaillant en tandem avec les bombardements de terreur des villes allemandes, il y avait la
politique des ”cibles opportunes” sur les campagnes. En vertu de cette ordonnance, tout ce qui
bougeait dans le Reich était un jeu équitable pour les avions de chasse alliés. Les navires, les
camions, les voitures, les trains, les ambulances, les femmes qui allaient faire leurs courses à
vélo, les fermiers dans leurs champs, les animaux dans les pâturages, même les enfants, dans
les cours d’écoles, étaient la cible des aéronefs alliés. Dans une tentative flagrante d’élargir la
guerre, les Américains ont même bombardé d’autres cibles en Suisse neutre. En outre,
Winston Churchill avait planifié la saturation des villes allemandes avec des gaz toxiques et
de tuer ces femmes et ces enfants encore vivant parmi les décombres. Lorsque ses conseillers
ont souligné qu’Adolf Hitler pourrait répondre en nature avec ses propres stocks d’armes
chimiques, le plan meurtrier fut abandonné.
Pendant ce temps, l’enfer qui tombait des nuages reflétait un enfer en cours s’élevant de la
boue, alors que les Allemands constatèrent bientôt que les puissances alliées cherchaient non
seulement la destruction physique de l’Allemagne, mais également à massacrer la nature
spirituelle de la nation.
LE VIOL DE L’ALLEMAGNE
Le mal s’étendait depuis l’Est. Il y avait des rumeurs et des allusions constantes sur ce
qui pourrait arriver si l’Union Soviétique envahissait l’Allemagne. La plupart des Allemands,
cependant, gardait l’espoir. Cette notion de ”hordes asiatiques”, comme plusieurs le pensaient,
était simplement une tentative du gouvernement pour durcir leur volonté à résister. C’est donc
dans la nuit du 20 octobre 1944, alors que le village de Nemmersdof et d’autres communautés
les plus proches du front, dormaient dans une sécurité imaginaire, que l’impensable est arrivé.
Après avoir percé une ouverture à travers la ligne Allemande, l’Armée Rouge fit brutalement
éruption dans le Reich et s’est répandue sur la campagne. Après plusieurs jours de combats
désespérés, les Allemands de la Wehrmacht se regroupèrent et lancèrent une intense contreattaque et finalement conduisirent l’Armée Rouge de l’autre côté de la frontière. Ce que les
troupes allemandes découvrirent bientôt était atterrant. C’est à Nemmersdof que les soldats
allemands stupéfiés ont vu pour la première fois l’enfer sur terre. Le long des routes, les
réfugiés qui avaient fui, furent rattrapés par les Communistes ; les gens avaient été arrachés
de leurs charrettes, violés, puis tués sur place.
Un témoin: ”Dans la cour de ferme, un peu plus loin sur la route se trouvait une
charrette, sur laquelle quatre femmes nues étaient clouées par les mains, en croix. De l’autre
côté se trouvait une grange et sur chacune de ses deux portes une femme nue y était clouée
par les mains dans une posture en croix. Dans les maisons nous avons trouvé un total de 72
femmes, incluant les enfants et un vieil homme de 74 ans, tous morts. Tous assassinés de
façon bestiale, excepté quelques-uns qui avaient des trous de balles dans leurs
coups. Quelques bébés avaient la tête défoncée. Dans une chambre nous avons trouvé une
femme de 84 ans assise sur un canapé, dont la moitié de la tête avait été massacrée avec une
hache ou une bêche.”
Les vieillards qui avaient tenté de protéger leurs femmes, leurs filles, leurs petitesfilles, furent eux aussi assommés et tranchés en deux. Cinquante prisonniers de guerre
français et travailleurs polonais, qui s’étaient instinctivement portés au secours des gens furent
castrés et tués.
Atterrées par l’énormité du crime, les autorités allemandes demandèrent que des observateurs
neutres d’Espagne, de Suède et de Suisse viennent constater le carnage écœurant de
près. Toutefois, lorsque leurs visiteurs eurent rempli leurs rapports et que le monde extérieur
fut mis au courant, il n’y eut que le silence. À l’hiver 1944, la propagande de guerre vicieuse
menée contre l’Allemagne fut gagnée. À ce stade de fin du conflit, la guerre des mots atteignit
de tels extrêmes diaboliques, que peu de personnes, au-delà des frontières, furent
préoccupées par les têtes des bébés fracassées ou les femmes allemandes crucifiées. Aux
derniers mois de la guerre, l’ennemi à abattre n’était plus seulement Adolf Hitler, le Parti
«Nazi» ou même les soldats sur le terrain. Aux derniers mois de la guerre, le but des Alliés en
approche, n’était rien de moins que la totale extinction de la nation allemande : chaque
homme, chaque femme, chaque enfant.
Alimentant les flammes de la haine : il y a Ehrenburg, un propagandiste juif. Un des hommes
les plus influents de l’Union Soviétique, Ehrenburg fit en sorte que son message diabolique
parvienne à chaque soldat de l’Armée Rouge, en ordonnant que des tracts soient largués
depuis les avions sur les lignes de front.
La directive de Ehrenburg: ”Tuez-les tous, les hommes, les vieillards, les enfants et les
femmes, et après que vous vous soyez amusés avec eux. Tuez ! Rien en Allemagne n’est
innocent, ni les vivants, ni ceux à naître. Brisez la fierté raciale de la femme
allemande. Prenez-la comme votre butin légitime. Tuez ! Vous, braves soldats de la
victorieuse armée soviétique.”
Bientôt, alors que l’Armée Rouge contraignait à nouveau la Wehrmacht dans l’Est, des
millions de civils allemands subirent le même sort atroce que les victimes de Nemmersdof.
Bien que les premières rencontres avec les troupes de choc soviétiques fussent vraiment
traumatisantes, c’était la seconde vague de soldats qui faisait déferler l’enfer sur terre. À de
nombreuses occasions, avant de poursuivre leur avancée, les troupes prévenaient les civils
sans défense : ”Les Mongols arrivent. Ce sont des hommes très mauvais. Partez vite ! Partez
vite !” Terrifiés par les nouvelles, beaucoup d’Allemands tentèrent de fuir. La plupart,
cependant, furent pris au piège. À part détruire l’alcool et cacher les jeunes filles, la plupart ne
pouvaient qu’attendre et prier pour que leurs pires craintes soient infondées. Après une attente
– parfois de plusieurs jours, mais normalement de quelques heures – la seconde vague redoutée
arrivait.
Composée en grande partie de Mongols et d’autres Asiatiques, ainsi que d’anciens
condamnés, ces hommes qui formaient la seconde vague des troupes, étaient considérés, –
même par leurs propres camarades – comme tout à fait impitoyables. À la tête de ces groupes
se trouvaient les Commissaires communistes, les Officiers politiques fanatiques, composés
presque exclusivement de Juifs. Ces individus haineux ont agi au plus près des directives de
ceux qui avaient orchestré ces horreurs qui se sont abattues sur le peuple allemand. De toutes
les méthodes utilisées pour exprimer sa haine, l’Armée Rouge l’a le mieux fait avec le viol.
Victime de viol: ”Quand les premiers Soviétiques sont arrivés – les troupes de combat – ils
sont venus et ils voulaient tout voir, ont demandé pour les armes, les soldats, ont tout regardé
méticuleusement, n’ont rien trouvé et se sont montrés très aimables, puis ils sont juste
partis. Alors le prochain lot est arrivé. Ils m’ont entraîné à l’extérieur immédiatement. Ma
mère a voulu se jeter devant moi, mais elle fut repoussée. Et puis ils m’ont emmené à l’étage
et comme j’essayais de me défendre, j’ai été menacée avec une arme à feu. Et puis, quand je
suis redescendue j’étais en état de choc, mais juste contente d’être encore en vie. Un d’entre
eux m’a dit : ”Femme, viens !” Ils le disaient en Allemand : ”Frau Kom !” Nous étions leur
récompense. ”
C’était toujours comme ça.” De 8 à 80 ans, en bonne santé ou malade, dedans ou dehors, dans
les champs, sur les trottoirs contre les murs, la souillure, la torture, l’assassinat des femmes
allemandes continua sans relâche. Juste parce qu’une femme avait été violée une fois, ne
signifiait pas qu’elle ne serait pas assaillie à nouveau… et encore… et encore.
Une victime: ”Les Russes allaient et venaient sans arrêt et ils n’arrêtaient pas de nous
lorgner avec avidité. Les nuits étaient terribles car nous n’étions jamais, à aucun moment, en
sécurité. Les femmes étaient violées, pas une ou deux fois, mais dix, vingt, trente et une
centaine de fois, et cela ne faisait aucune différence pour les Russes qu’ils violent de simples
enfants ou des vieilles femmes. La plus jeune victime dans les maisons en rangées où nous
vivions, avait dix ans et la plus vieille avait plus de 70 ans.”
Les femmes d’Allemagne ont non seulement dû endurer cette tempête de viols, de tortures et
d’assassinats, mais aussi l’humiliation d’avoir subi cela devant les amis et la famille.
Un témoin: ”Ces atrocités n’étaient pas commises secrètement ou dans des coins
cachés, mais en public, dans les églises, dans les rues et sur les places. Les mères étaient
violées en présence de leurs enfants. Les filles étaient violées devant leurs frères.”
Quand les corps violés n’étaient plus utiles, des bâtons, des barres de fer, et des récepteurs de
téléphones étaient couramment enfoncés dans leurs vagins. Les Commissaires juifs avaient à
cœur de souiller les églises de l’Allemagne. Peu après la chute de Dantzig, des centaines de
femmes désespérées plaidèrent leur protection auprès d’un Officier. Le Soviétique leur
indiqua une cathédrale catholique. Après que les femmes furent en sécurité à l’intérieur,
l’Officier appela ses hommes, indiqua l’église et avec les cloches qui sonnaient et les tuyaux
d’orgue qui rugissaient, l’horreur continua toute la nuit. Les femmes et les filles à l’intérieur –
certaines à peine âgées de 8 ans -furent violées plus de trente fois. Les petits garçons qui ont
essayé de protéger leur mère furent tués.
Quand les soldats soviétiques ont capturé la ville de Neustettin, en février 1945, ils
découvrirent plusieurs grands camps du Service de Main-d’œuvre des Femmes du Reich, une
organisation principalement composée de filles qui travaillaient sur divers projets allant des
soins infirmiers à la réparation des routes. Après avoir repris possession de la zone, les
soldats allemands furent horrifiés par ce qui était arrivé aux 2 500 femmes.
Soldat allemand: ”Nous n’avions jamais vu une chose pareil, absolument, incroyablement
monstrueuse ! Nues, les femmes mortes reposaient dans la plupart des pièces. Le Swastika
avait été entaillé dans leurs abdomens. Certaines avaient leurs intestins qui sortaient. Les
poitrines coupées, les visages battus au point de les rendre violets et enflés,
boursouflés. D’autres avaient été attachées aux meubles par leurs mains et leurs pieds et
massacrées. Un manche à balai dépassait du vagin de l’une, un balai de bouleau de
l’autre. Des mères ont vu se faire violer leurs filles âgées de 10 à 12 ans, par vingt hommes
; les filles ont vu leur mère se faire violer, ainsi que leurs grand-mères. Les femmes qui
essayaient de résister étaient torturées à mort. Il n’y avait aucune pitié. Les femmes que nous
avons libérées étaient dans un état presque impossible à décrire. Leurs visages avaient un
regard confus et vide. Certaines, avec qui il était impossible de parler, montaient et
descendaient en courant et murmuraient les mêmes phrases encore et encore. Ayant vu les
conséquences de ces atrocités bestiales, nous étions terriblement agités et déterminés à nous
battre. Nous savions qu’il n’était plus question de gagner la guerre ; mais c’était notre
engagement et c’était notre devoir sacré de nous battre jusqu’à la dernière balle.”
Pendant que ses hommes se battaient avec acharnement dans l’Est, l’Allemagne essayait aussi
de conjurer l’invasion dans l’Ouest. Malheureusement, les envahisseurs sur ce front, ne se
comportèrent souvent guère mieux que leurs Alliés soviétiques. Les reporters de guerre dans
l’Ouest n’ont tout simplement pas signalé les crimes. Alors que des dizaines de milliers de
victimes de viols allemandes pouvaient en témoigner, il n’y avait aucune sécurité parmi les
Américains et les Britanniques. Des millions massacrées, des millions violées, des millions
déjà asservies – mais, ce n’était que le début du cauchemar de l’Allemagne.
LE MASSACRE BALTIQUE
Avec l’Armée allemande en retraite précipitée, des hordes de soldats
rouges grouillaient dans la Grande Allemagne durant le dernier hiver de la guerre. Alors que
l’information sur la percée soviétique se propageait, des millions d’Allemands se hâtèrent
d’emballer leurs affaires et fuirent dans l’hiver glacial.
La plupart chargèrent simplement leurs charrettes attelées à des chevaux ou des vaches, et
partir aussi vite que leurs animaux le pouvaient. Déjà très froides, plusieurs jours après le
début des ”randonnées”, les températures plongèrent. En conséquence, les jeunes enfants et
les nourrissons tombèrent par milliers. Avec la terre dure comme de la pierre, de petits trous
creusés dans les bancs de neige servirent de tombes.
Une jeune mère: ”Il faisait terriblement froid et le vent était comme de la glace…La neige
tombait et il n’y avait rien à manger de chaud, pas de lait, rien. J’ai essayé de donner le sein à
Gabi, derrière une maison, mais elle ne l’a pas pris, parce que tout était si froid. Beaucoup de
femmes ont essayé aussi et plusieurs ont eu les seins gelés”.
Comptes tenus des conditions chaotiques et avec les réfugiés gelés obstruant le
chemin, beaucoup de ces ”randonneurs” furent vite rattrapés par les Russes. Certains chars
soviétiques foncèrent tout droit à travers les colonnes, écrasant tout sur leur passage. Après le
passage de ce lourd trafic les victimes – hommes, femmes, enfants, animaux – tous furent
aplatis comme du carton. Ces survivants terrifiés qui s’étaient dispersés dans la campagne
glacée furent des proies faciles à abattre. Comme toujours, pour les femmes, la mort vivante
bientôt commença. Pour des millions d’Allemands coupés de la côte baltique, il ne restait
qu’une seule route échappatoire : la mer.
Alors que les unités isolées de la Wehrmacht défendaient désespérément leur tête de pont
rétrécissant, des millions de réfugiés se déversèrent dans les enclaves côtières. Avec leurs dos
littéralement acculés à la mer, une évacuation lente et perfide par bateau était la seule
option. Par conséquent à Memel et d’autres chaudrons assiégés, la situation était
épouvantable.
Juergen Thorwald: ”Chaque ruelle, chaque rue était bondée de leurs véhicules. Des gens
qui attendaient dans chaque hangar du port, dans tous les coins à l’abri du vent. Parmi eux se
tenaient leurs bêtes, bêlant, reniflant, mugissant. Des femmes enceintes donnant naissance
quelque part dans un coin, sur le sol, dans une baraque. Certaines d’entre elles avaient été
violées durant leur fuite et maintenant elles tremblaient de peur de donner naissance à un
monstre. Les visages étrangement pâles des filles allant d’un bout à l’autre des rues, à la
recherche d’un docteur. Les blessés et les malades dans la peur constante d’être
abandonnés, dissimulaient des armes sous des couvertures pour obliger quelqu’un à les
prendre avec eux, ou s’ôter la vie si les Russes arrivaient. Les orphelins qui avaient été sauvés
quelque part de leur asile au dernier moment et jetés sur des chariots sans rien sur eux, à
part une couverture et qui étaient maintenant couchés sur le sol avec des membres gelés. De
vieilles personnes qui s’étaient couchées sur quelques pas de portes la nuit et qui ne s’étaient
pas réveillées. Et ceux devenus fous avec des yeux sauvages qui se précipitaient de maison en
maison, de wagon en wagon, pleurant pour leurs mères ou leurs enfants. Et par-dessus tout,
le ciel gris, la neige, le gel et le dégel… et le dégel et le gel et la neige et le froid. Une
humidité tuante.”
Lorsqu’un navire longtemps recherché amarrait et descendait les passerelles, un
Pandémonium éclatait sur les quais. En raison d’une ordonnance accordant la priorité à ceux
qui avaient des enfants, ces derniers sont devenus plus précieux que de l’or. Une fois les
adultes embarqués, ceux d’en bas lançaient les nourrissons de parents ou d’amis, dans l’espoir
qu’ils puissent aussi embarquer. Beaucoup de bébés sont morts, bien sûr, soit parce qu’ils
tombaient dans l’eau glacée, soit s’écrasaient contre les quais. À proximité, des soldats
terriblement blessés, attendaient leur tour pour monter à bord. Pour ceux qui naviguaient
depuis les ports assiégés, leurs prières semblaient avoir été entendues. Pour ceux qui restèrent
debout derrière, leur sort semblait scellé. Beaucoup d’hommes, ”dans un élan de folie” se sont
tués. Des mères folles, avec la faim au ventre et la terreur rouge se profilant, trouvèrent du
cyanure et empoisonnèrent leurs enfants, puis elles-mêmes. Les personnes âgées,
recroquevillées sur les bancs de neige, s’endormirent et ne se réveillèrent pas.
Malheureusement pour des milliers de réfugiés il n’y avait pas moyen d’échapper au
cauchemar, même en mer. Alors que de nombreux navires de réfugiés avaient traversé avec
succès, la traîtresse mer baltique, les bombardiers alliés étaient souvent les premiers à les
accueillir quand ils amarraient. À Swinemunde, dans le Nord de l’Allemagne, l’arrivée d’un
cargo avec des évacués, coïncidait presque exactement avec un raid aérien allié. À peine le
navire amarrait, qu’une frappe directe l’envoyait au fond entraînant avec lui 2 000 passagers
hurlants. Le 30 janvier 1945, plus de 60 000 réfugiés ont envahi les quais de
Gotenhafen, essayant désespérément d’embarquer à bord du Wilhelm Gustloff, un ancien
paquebot de croisière conçu pour accueillir 2 000 passagers et membres d’équipage. Au
moment où le beau navire blanc a largué les amarres, il avait pris à son bord au moins 6 à 8
000 réfugiés. Alors que le Gustloff s’éloignait du port, son chemin fut bloqué par des bateaux
plus petits, tous plein à craquer de passagers qui suppliaient pour monter à bord. Les filets
furent abaissés et 2 000 réfugiés supplémentaires montèrent à bord. Chargé au-delà de sa
capacité, le navire hermétiquement scellé, était rempli d’une odeur chaude et nauséabonde
d’urine, d’excréments et de vomi. Les gémissements des soldats gravement blessés et les cris
des familles séparées s’ajoutaient à l’horreur effroyable. Mais le pire était encore à venir.
À environ 21:00, trois gros bruits sourds ont secoué le Gustloff. Pris de panique, des milliers
de personnes sous le pont se ruèrent à travers les passages étroits, s’écrasant et se griffant dans
une tentative désespérée de se mettre à l’abri. La plupart des embarcations de sauvetage
étaient gelées, mais même celles qui purent être débloquées furent malmenées dans la
panique, faisant chuter leurs occupants hurlant dans la mer noire glacée. En quelques minutes,
ceux qui se trouvaient dans l’eau étaient morts. Alors que des milliers de personnes gelées se
pressaient sur le long des ponts, les haut-parleurs lançaient des mots de réconfort assurant les
passagers que le bateau ne coulerait pas et que les secours étaient en chemin. Convaincus que
les cloisons étanches avaient tenues et que, de fait, le navire resterait à flots, de nombreux
réfugiés se précipitèrent à nouveau à l’intérieur pour se protéger des vents tranchants et des
températures de moins 29 degrés Celsius. Le sursis fut bref cependant.
À 22:00 une vibration lourde déchira le Gustloff, alors que les cloisons se rompaient et la mer
s’engouffra dans le bateau. En quelques secondes le grand navire commença à rouler sur son
côté. Puis, plongea sous les vagues. Quand les secours arrivèrent plus tard sur les lieux, ils
retirèrent des eaux glacées seulement 900 survivants. Tous les autres, environ 7 à 9 000
hommes, femmes et enfants avaient disparu. Comme de nombreux autres incidents le
prouveraient, le naufrage du Gustloff n’était pas une erreur. Dans une tentative délibérée de
tuer autant de réfugiés que possible, les sous-marins soviétiques frappaient encore et encore
les navires lents.
Peu de temps après minuit, le 10 février, un vieux paquebot de luxe, le Général
Stueben, traçait à travers la Baltique noire et gelée. Lourdement lesté par des réfugiés et des
soldats blessés, le navire était au milieu de sa seconde évacuation en moins de quinze
jours. Juste avant une heure du matin, deux torpilles percutèrent le côté du navire. Alors que
la poupe du Stueben s’élevait très haut hors de l’eau, des centaines de personnes sautèrent pardessus bord, incluant celles qui furent broyées par les hélices toujours en mouvement. En sept
minutes le bateau plongea sous les vagues, faisant taire rapidement un cri de masse final qui
semblait provenir d’une seule et même voix. Sur les 3 500 passagers à bord, seulement
quelques centaines survécurent.
T. Goodrich: ”Comme une sorte d’animal sauvage énorme, l’Armée Rouge se rapprochait du
cœur de l’Allemagne. Dans d’innombrables villes et villages allemands le même mode
opératoire se répétait. Le cauchemar sanglant qui enveloppa la Côte baltique était typique de
ce qui transpirait partout où les Soviétiques occupaient le sol allemand. Dans de nombreux
endroits : Silésie, Prusse, Poméranie, dans les communautés allemandes : Tchécoslovaquie,
Yougoslavie, Pologne, Hongrie, une horreur similaire s’y produisait depuis des semaines. Là,
les atrocités horribles augmentaient vraiment. Comme si les soldats rouges étaient dans une
course folle l’un contre l’autre, pour voir qui pourrait détruire, assassiner et surtout qui
pourrait violer le plus. Pendant ce temps, les forces américaines et britanniques perçaient à
travers les lignes allemandes dans l’Ouest. Contrairement au front de l’Est, cependant, les
soldats allemands étaient bien conscients que les ennemis auxquels ils étaient confrontés dans
l’Ouest étaient signataires de la Convention de Genève. Selon cet accord les soldats
allemands capturés ou qui se rendaient, étaient protégés par la loi. Avec l’Armée Rouge
rugissant à travers l’Allemagne depuis l’Est, beaucoup d’Allemands espéraient secrètement
que les Américains pourraient occuper ce qui restait du Reich avant que les Communistes ne
le fassent. Ce n’était pas un secret que les Allemands de tous bords considéraient les
Américains et les Britanniques comme un moindre mal. Malheureusement, ils n’eurent pas
toujours raison. ”
DÉFAITE DANS L’OUEST
Au printemps de 1945, alors que les Berlinois se préparaient à défendre leur capitale
contre l’encerclement de l’Armée soviétique, les Allemands à l’Ouest se battaient aussi pour
stopper la marée alliée.
Contrairement à la sauvagerie rugissante à l’Est, lourde de férocités cauchemardesques, la
défaite dans l’Ouest s’est faite méthodiquement, sans relâche et, à en juger par les normes de
l’Est, presque silencieusement. Alors que le front de l’Ouest se rapprochait, les civils
attendaient avec impatience l’arrivée des Alliés. Contrairement aux ”randonneurs” terrifiés à
l’Est, relativement peu d’Allemands de l’Ouest abandonnèrent leurs maisons. Les liens raciaux
et culturels avec l’ennemi, en particulier avec les Américains, étaient tout simplement trop
forts pour susciter la même terreur qu’envers les Soviétiques. Loin de fuir l’avancée des Alliés,
de nombreux civils, en fait, allaient au-devant d’eux pour les accueillir. Les Allemands se
rendaient peu compte qu’une décennie de propagande juive avait rendu les Américains peutêtre encore plus haineux que les Soviétiques. Contrairement à l’Armée Rouge sauvage et
inimaginable, les commandants militaires américains auraient facilement pu empêcher les
crimes commis contre les civils sans défense, s’ils l’avaient seulement voulu. Dans la plupart
des cas, cependant, ils ne l’ont pas fait. Dirigeant la charge contre le peuple allemand, le
Général Dwight Eisenhower, un homme dont la haine contre tout ce qui était allemand était
bien connue.
Dans la même veine que Staline et Roosevelt, Eisenhower préconisait le massacre pure et
simple des Officiers de l’Armée allemande, les membres du parti «Nazi» et autres. En tout,
selon le commandant des forces alliées, au moins 100 000 dirigeants allemands devaient être
”exterminés”. Sans surprise, ce sentiment d’en haut filtra rapidement vers le bas. ”Un bon
allemand est un Allemand mort” devint le sentiment omniprésent. ”Ne faites aucun prisonnier”
était l’accord tacite. Par dizaine de milliers, capturés ou se rendant, les Allemands étaient tout
simplement abattus sur place. Alors que les forces américaines s’étendaient vers Munich à la
fin d’avril 1945, la plupart des gardes allemands des camps de concentration près de Dachau
prirent la fuite. Malgré les panneaux à la grille avertissant : ”Interdiction d’entrer – Épidémie
de Typhus”, plusieurs centaines de soldats allemands furent condamnés à la prison pour
maintenir l’ordre et organiser le transfert de plus de 30 000 prisonniers aux Alliés. Quand les
Américains arrivèrent à Dachau le jour suivant, ils furent horrifiés par ce qu’ils ont vu.
À l’extérieur de la prison il y avait des wagons plein de cadavres de gens morts de faim et de
maladie. À l’intérieur du camp, une pièce encombrée de corps nus et décharnés fut aussi
découverte. Déséquilibrés par le cauchemar, certains que Dachau était la preuve des
atrocités dont ils avaient tant entendu parler en Amérique, les Officiers tournèrent leurs
troupes déchaînées sur les soldats allemands maintenant désarmés.
Un soldat américain: ”Les hommes blessaient délibérément les gardes. Beaucoup de gardes
se sont fait tirer dans les jambes, afin qu’ils ne puissent pas bouger. Ils étaient ensuite remis
aux prisonniers, un garde fut décapité avec une baïonnette, d’autres mis en pièces, membre
par membre.”
Pendant que les tortures se déroulaient, un lieutenant força plus de 300 prisonniers allemands
contre un mur, installa deux mitrailleuses, puis ordonna à ses hommes d’ouvrir le feu. Ceux
encore en vie quand la fusillade pris fin, furent forcés à rester debout au milieu du
carnage, pendant que les mitrailleurs rechargeaient. En tout plus de 500 soldats allemands
sans défense furent abattus de sang-froid. Comme touche finale, les citoyens de Dachau furent
obligés d’enterrer les milliers de corps dans le camp, garantissant ainsi la mort par maladie de
plusieurs autres. Peu d’Américains en prirent conscience, car peu d’entre eux s’en
soucièrent, mais les conditions dans les villes et les villages allemands n’étaient guère mieux
qu’à Dachau. À cause des attaques aériennes américaines et britanniques 24/24h, semaine
après semaine, très peu de nourriture et pratiquement aucun médicament n’arrivaient nulle
part en Allemagne. Pratiquement rien n’arrivait dans les nombreux camps de
concentration, où, durant les derniers jours, la maladie et la faim balayèrent les détenus par
milliers. L’incident de Dachau était seulement un des nombreux massacres commis par les
troupes américaines.
Un soldat américain: ”Nous avons été retenus dans une petite ville. Nous étions simplement
supposés la traverser et les Allemands nous ont bloqués net. Nous ne pouvions tout
simplement pas passer. Finalement, l’artillerie est arrivée et a pour ainsi dire nivelé les
maisons. Ils se sont finalement rendus et sont sortis et se sont alignés. Comme d’habitude
personne ne savait ce qui se passait. Nous avions un nouveau commandant de bataillon, tout
juste diplômé de West Point. Il les fit s’aligner et dit : ”Je veux que vous les tuiez.” J’étais
horrifié. Plusieurs d’entre nous étions horrifiés. Je suis allé vers lui et lui ai dit : ”Savez-vous
que c’est inhumain et contre les lois internationales ?” Et mon bon copain, avec qui je passais
beaucoup de temps, m’a attrapé et m’a dit : ”Ce fou va te tuer, tais-toi.” Et finalement, il a eu
assez de gars et ils ont tué ces… à peu près 25 prisonniers. C’était une chose terrible à
voir. J’ai parlé à plusieurs de mes copains qui avaient tiré sur ces gars… ils étaient également
horrifiés.”
Inconscients de la haine profonde que leur portaient les Alliés, quand les unités fières des SS
se rendaient, ils assumaient naïvement qu’on leur accorderait le respect, en tant que
combattants inégalés confirmés. Aussitôt qu’ils étaient désarmés, la plupart étaient abattus sur
place. Pour ces membres de l’Armée allemande qui avaient la chance d’avoir survécu à la
capture, la mort les attendait souvent derrière les lignes où des milliers d’autres périrent. Avec
le Général Eisenhower qui fermait les yeux sur la Convention de Genève, seulement la
menace de représailles contre les POWs (Prisonniers Of War) alliés toujours détenus en
Allemagne empêcha un massacre de proportions prodigieuses.
Peu après que les soldats de combat américains quittaient une communauté et que les troupes
de l’échelon arrière arrivaient, la réalité de l’occupation devenait claire pour les citoyens
allemands. La seconde vague de soldats qui voulaient expérimenter un peu de la guerre par
eux-mêmes, libérèrent leur agression sur les Allemands impuissants en pillant, violant, tuant
et détruisant. Dans de nombreuses villes les envahisseurs ouvrirent les geôles, les prisons et
les camps de concentration et invitèrent les détenus à se joindre aux réjouissances.
Amy Schrott : ”Ils ont simplement ouvert les camps et les ont laissé sortir. Les Russes et les
Polonais pillaient les maisons et tuaient les commerçants. Puis ils commencèrent à violer les
filles.”
Les mêmes destructions engloutirent la plupart des villes de l’Allemagne de l’Ouest, alors que
les Américains et les Britanniques poussaient en avant.
Un sergent américain: ”Notre propre Armée et l’Armée britannique ont collaboré aux
pillages et aux viols. Nous aussi sommes considérés comme une armée de violeurs.”
Bien que les viols brutaux continuaient contre les femmes sans défense, les troupes alliées
ont rapidement découvert que la faim était une puissante incitation à la reddition
sexuelle. Bien que le sexe pouvait être acheté contre un peu de nourriture, une cigarette ou
une savonnette, certains vainqueurs préféraient prendre ce qu’ils voulaient. Quand et où cela
leur chantait.
Un soldat américain: ”La faim a rendu les femmes allemandes plus ”disponibles”, mais
malgré cela, le viol était répandu et souvent accompagné de violences supplémentaires, en
particulier, je me souviens d’une femme de 18 ans, qui avait eu le visage fracassé par une
crosse de fusil, et fut ensuite violée par deux G.I’s. Même les Français se plaignaient que les
viols et les pillages et l’ivresse de la destruction de la part de nos troupes étaient excessifs.”
Malgré les nombreuses atrocités commises sur le front de l’Ouest, une telle sauvagerie ne fut
jamais officiellement punie. Étant donné la propagande assoiffée de sang des médias
appartenant principalement à des Juifs, de même que l’incitation active de leurs dirigeants
politiques et militaires, le soldat américain et britannique se comportait étonnamment bien et
certainement beaucoup, beaucoup mieux que son homologue soviétique. Bien que les Alliés
dans l’Ouest auraient pu facilement pousser jusqu’à Berlin, ils reçurent l’ordre de s’arrêter
juste en deçà de leur objectif. En gage de leur grand amour et gratitude, Roosevelt et
Churchill avaient déjà accordé en récompense la capitale allemande à Staline. Après des jours
de combats désespérés dans lesquels des petits garçons se sont battus, et bien trop souvent
moururent comme des hommes, Berlin fut finalement écrasée le 2 mai. Et avec le suicide
d’Adolf Hitler, la guerre se termina effectivement.
Maintenant qu’il n’y avait pratiquement plus aucune chance de représailles contre les
Américains retenus dans les camps de prisonniers de guerre allemands, la haine pathologique
d’Eisenhower envers les Allemands eut libre cours.
LES CAMPS DE LA MORT
Avec la capitulation finale en mai 1945, le Commandant suprême des forces alliées se
trouva au contrôle de plus de cinq millions de soldats en guenilles, fatigués, mais des soldats
ennemis vivants. Étant donné qu’Eisenhower ne pouvait plus tuer d’Allemands armés à la
guerre, le bureau général américain décida de tuer les Allemands désarmés en temps de paix.
Parce que la Convention de Genève garantissait aux POWs la même nourriture, les mêmes
abris et les mêmes soins médicaux que pour leurs ravisseurs, Eisenhower contourna
simplement le traité en créant sa propre catégorie de prisonniers. En vertu de ce reclassement,
les soldats allemands n’étaient plus considérés comme des POWs, mais des D.E.F’s (Forces
Ennemies Désarmées).
Grâce à ce tour de passe-passe et en violation directe de la Convention de
Genève, Eisenhower pouvait maintenant gérer en toute discrétion ceux sous son pouvoir, sans
le regard indiscret du monde extérieur. Même avant la fin de la guerre, des milliers de POWs
allemands sont morts, captifs des Américains, de la faim, de négligence et dans de nombreux
cas, assassinés purement et simplement. Avec la capitulation allemande et la menace de
représailles contre les POWs alliés entièrement effacée, le nombre de morts dans les camps de
concentration américains augmenta de façon spectaculaire. Alors que des dizaines de milliers
moururent de faim et de soif, des centaines de milliers d’autres périrent à cause du
surpeuplement et de maladies.
Un prisonnier allemand: ”C’était incompréhensible pour moi que nous pussions tenir debout
pendant des jours et des jours sans nous asseoir, sans nous coucher, là, debout, totalement
trempés. Durant la journée nous marchions, blottis tous ensemble pour essayer de se
réchauffer un peu les uns, les autres. Les latrines étaient simplement des rondins posés pardessus des fosses à côté des clôtures. Pour dormir tout ce que l’on pouvait faire c’était creuser
un trou dans la terre avec nos mains, et s’y tenir ensemble côte à côte. Parce qu’ils étaient
malades, les hommes devaient déféquer sur le sol. Très vite, beaucoup d’entre nous devinrent
trop faibles pour enlever nos pantalons avant, donc nos vêtements étaient infectés, de même
que la boue sur laquelle nous devions marcher, s’asseoir et se coucher. Il n’y avait pas du
tout d’eau au début, mis à part la pluie. Durant pratiquement toute la journée nous n’avions
rien à manger. Après nous recevions une petite ration K. Je pouvais voir, d’après le
contenant, qu’ils nous donnaient un dixième des rations qu’ils donnaient à leurs propres
hommes. Je me suis plaint auprès d’un Commandant du camp américain, qu’il ne respectait
pas la Convention de Genève, il m’a simplement dit : ”Oubliez la Convention, vous n’avez
aucun droit.” En l’espace de quelques jours, certains des hommes qui étaient entrés en bonne
santé dans les camps étaient morts. J’ai vu nos hommes traînant beaucoup de cadavres vers
la porte du camp, où ils étaient jetés en vrac les uns sur les autres dans des camions qui les
emmenaient.”
Comme si leur sort n’était pas assez horrible, les prisonniers devenaient à l’occasion la cible
de gardes ivres qui pulvérisaient le camp avec leur mitrailleuse. Dans une des enceintes, des
gardes amusés formèrent des lignes et bâtirent les prisonniers avec des matraques et des
bâtons alors qu’ils courraient pour aller chercher leurs rations dérisoires. Dans un autre camp
de 5 200 hommes, dix à trente corps étaient retirés chaque jour.
Les prisonniers qui ne succombaient pas à la faim ou à la maladie mourraient souvent de
soif. Plusieurs hommes furent obligés de boire leur propre urine, même si un ruisseau coulait
à quelques mètres de leur clôture. Il n’y avait aucun manque de nourriture ou d’abri parmi les
Alliés victorieux. En fait, les dépôts d’approvisionnement américains sur place étaient pleins à
craquer. Au lieu de laisser filtrer ne serait-ce qu’un tout petit peu de cette abondance, vers les
enceintes, le régime de famine fut encore plus accentué. En pleine vue de certains des camps,
les Américains brûlaient sadiquement la nourriture qu’ils ne pouvaient pas consommer euxmêmes. Les civils des villes et villages à proximité – eux-mêmes affamés – étaient empêchés
par les hommes armés de faire passer leur maigre pitance à travers les clôtures des
prisonniers.
Horrifiée par le massacre secret, silencieux, la Croix Rouge Internationale, qui disposait de
plus de 100 000 tonnes de nourriture entreposée en Suisse, tenta d’interférer. Cependant,
quand deux trains remplis de provisions arrivèrent aux camps, ils furent renvoyés par les
Officiers américains. De nombreuses personnes ne trouvèrent aucune justification, que ce
soit, dans le massacre de prisonniers sans défense, surtout depuis que le gouvernement
allemand s’était aligné à la Convention de Genève, comme un Américain l’a dit : ”Cela me va
comme un gant”. La Croix Rouge a indiqué que 99 % des prisonniers de guerre américains en
Allemagne avaient survécu et étaient sur le chemin du retour. Néanmoins, le programme
meurtrier d’Eisenhower continua sur un rythme soutenu. Certains généraux honnêtes comme
le Général Patton, se sont opposés à ces mesures meurtrières. Mais Eisenhower les rejetait
vite. Tout en continuant de refuser l’accès aux camps à la Croix Rouge et autres organisations
humanitaires, Eisenhower insistait auprès de ses commandants de camps sur la nécessité de
garder le secret.
Afin d’éviter que les détails horribles n’atteignent le monde extérieur et de détourner
l’attention de ceux qui avaient déjà transpercés, des contre-rumeurs étaient véhiculées, qui
indiquaient que, loin d’avoir maltraité et assassiné des prisonniers, les commandants de
camps, en fait, repoussaient les Allemands libérés qui essayaient de revenir en passant sous
les clôtures pour de la nourriture et un abri.
Contrairement à son homologue capitaliste, les Communistes soviétiques ont fait peu
d’efforts pour cacher leurs crimes. Des centaines de milliers d’Allemands ont peiné dans les
forêts et les mines de Sibérie. Les captifs étaient des esclaves, purement et simplement et
aucune action ne fut entreprise pour cacher ce fait. Pour les Allemands esclaves, hommes et
femmes, les chances de survie dans les Goulags soviétiques étaient encore plus minces que
d’échapper aux camps de la mort américains. Un voyage en Sibérie équivalait à une
condamnation à mort. Le peu de nourriture que les esclaves recevaient était juste suffisant
pour leur donner un peu de force et les faire travailler jusqu’à la mort. La même chose peut
être dite à propos des 600 000 esclaves allemands retenus par les Français. En fin de compte,
pas moins de 800 000 prisonniers allemands sont morts dans les camps de la mort américains
et français. En effet, les récentes estimations placent le nombre de morts à plus de 1,5
million.
Et ainsi, en temps de ”paix”, Eisenhower a assassiné au moins dix fois plus de soldats
allemands qu’il n’en fut tués sur tout le front de l’Ouest durant toute la guerre. Avec la
Wehrmacht autrefois puissante, désormais désarmée et réduite à l’esclavage et avec leurs
dirigeants, soit morts, soit dans l’attente de leurs procès pour crimes de guerre, les vieillards,
les femmes et les enfants qui restaient dans le Reich démembré, se trouvaient maintenant tout
à fait à la merci des vainqueurs. Malheureusement, jamais dans l’histoire du monde, la
miséricorde n’avait été si peu disponible.
LA PURGE
Peu après leur victoire en Europe, la purge par les Alliés des membres du Parti «Nazi»
commença. En théorie, ”dénazification” était une simple transplantation des responsables du
Parti avec ceux aux fondements démocratiques, socialistes ou communistes. Dans la pratique,
la purge ne fut rien d’autre qu’une couverture pour le viol, la torture et la mort.
Tous les adultes allemands furent obligés à s’enregistrer dans le plus proche quartier général
allié et à remplir un long questionnaire sur leurs activités passées. Tandis que de nombreux
citoyens nerveux étaient alors détenus ici et là, la plupart rentrèrent chez eux, convaincus que
leur terrible épreuve était terminée. Pour des millions, cependant, le procès venait juste de
commencer. Quelques adultes allemands, «Nazis» ou non, ont échappé au coups redoutés sur
la porte. Beaucoup de personnes furent arrêtées à plusieurs reprises, y compris Leni
Riefenstahl, une jeune femme talentueuse qui fut peut-être la cinéaste la plus artistique au
monde. Parce que ses documentaires épiques – Le Triomphe de la Volonté et Olympie –
semblaient glorifier non seulement l’Allemagne mais le National-socialisme et à cause de sa
relation étroite avec un Adolf Hitler admiratif, Leni était d’un grand intérêt pour les Alliés.
Léni Riefenstahl: ”Ni mon mari, ni ma mère, ni aucun de mes trois assistants n’a jamais
rejoint le Parti «Nazi», aucun d’entre nous n’était politiquement actif. Aucune charge n’a
jamais été retenue contre nous. Pourtant, nous étions à la merci des Alliés et nous n’avions
pas de protection légale, d’aucune sorte.” Comme Leni et d’autres le découvrirent
rapidement, le processus de ”ramollissement” commençait peu après l’arrivée dans une prison
alliée. Brutalement battues, violées à maintes reprises, entassées dans des cellules sombres
surchauffées, les victimes attendaient nerveusement leurs ”interrogatoires”.
Un Allemand: ”Le but de ces interrogatoires n’était pas de leur sortir les vers du nez sur ce
qu’ils savaient, – ce qui aurait été sans intérêt de toutes façons – mais de leur extorquer des
déclarations spéciales. Les méthodes utilisées étaient extrêmement primitives ; Les gens
étaient battus, jusqu’à ce qu’ils avouent avoir fait partie du Parti «Nazi». Les autorités
présumaient simplement cela : fondamentalement, tout le monde était membre du Parti
«Nazi». Beaucoup de gens sont morts durant et après ces interrogatoires, tandis que
d’autres, qui reconnaissaient immédiatement leur adhérence au Parti, étaient traités avec
plus d’indulgence. ”
Généralement après avoir enduré les yeux au beurre noir, les os brisés, le viol, les décharges
électriques sur les seins ou pour les hommes les testicules écrasés, seulement ceux qui se sont
donnés la mort ou sont morts durant leur torture n’ont pas pu signer d’aveux. Étant donné que
la plupart des agents de renseignement qui accompagnaient les forces américaines et
britanniques étaient des réfugiés juifs qui avaient fui l’Allemagne dans les années 30, leurs
connaissances de la langue et de la culture allemande étaient excellentes. Avec de vieux
comptes à régler, la présence de ces hommes assurait qu’il n’y aurait aucune pitié envers les
«Nazis» – ou tout Allemand, d’ailleurs.
Une jeune femme allemande: ”Les deux officiers qui ont pris notre attestation étaient
d’anciens Juifs Allemands. L’un m’a donné un coup de pied dans le dos et l’autre m’a frappé.
Ce qui est terrible c’est que les hommes allemands devaient regarder. C’était une expérience
horrible, horrible. Cela a dû être terrible pour eux. Quand je suis sortie, plusieurs qui se
tenaient là avaient des larmes qui coulaient sur leurs joues. Qu’auraient-ils pu faire ? Ils ne
pouvaient rien faire.”
Durant les procès des «Nazis» pour crimes de guerre à Nuremberg, presque toutes les
méthodes pour obtenir des ”confessions” furent utilisées. On peut comprendre qu’après
plusieurs de ces sessions, même les plus forts se soumettaient et signaient les papiers les
incriminant, ainsi que d’autres. En plus des témoignages donnés sous la torture, ceux qui
auraient pris la défense des accusés étaient eux-mêmes menacés de torture et de mort. En
outre, des ”témoins” embauchés furent payés par les Américains pour répéter comme des
perroquets les charges de l’accusation. Aussi horrible que fut la «dénazification» dans les
zones britanniques, françaises, mais particulièrement dans les zones américaines, ce n’était en
rien comparable à ce qui se passait en Pologne derrière les lignes soviétiques.
Dans des centaines de camps de concentration sponsorisés par ce qui s’appelait ”Bureau de la
Sécurité d’État”, des milliers d’Allemands – hommes et femmes, vieux et jeunes, de tous bords,
«Nazis» et non «Nazis» – étaient arrêtés et emprisonnés. Composées et dirigées par des Juifs
et avec l’aide de Polonais, de Tchèques, de Russes et autres anciens détenus de camps de
concentration, les prisons n’étaient guère mieux que de vastes chambres de torture où la mort
était une chose qui allait être prolongée, non pas hâtée. Tandis que ceux aux cheveux blonds,
aux yeux bleus et aux beaux traits étaient les premiers à y passer, tous ceux qui parlaient
Allemand faisaient l’affaire. Pour ces opérateurs de camp assoiffés de vengeance, aucune
torture, aucun sadisme, aucune dépravation aucun mal semblait suffisamment monstrueux à
infliger envers ceux maintenant sous leur pouvoir. Certains Allemands furent obligés de
ramper nus à quatre pattes et à manger leurs propres excréments, ainsi que ceux des
autres. Plusieurs furent noyés dans les latrines. Des centaines furent parqués dans des
bâtiments et brûlés vifs, ou scellés dans des cercueils et enterrés vivants. À côté de Lamsdorf
des Allemandes furent obligées à déterrer des corps d’un site d’enterrement polonais, puis à
embrasser et ”faire l’amour” avec ces corps putrides en décomposition.
Sans surprise, le taux de mortalité dans les camps de concentration était atterrant et de ces
rares individus qui ont pu survivre, peu d’entre eux pouvaient encore être appelés,
humains. En attendant, alors que la mascarade judiciaire était en cours, derrière les murs des
prisons, des tortures d’une autre sorte traquaient le peuple allemand ”libéré”, alors que les
vainqueurs alliés adoptaient leur plan pour diviser, piller et détruire complètement
l’Allemagne conquise. À la fin de 1944, le soi-disant ”Plan Morgenthau” fut approuvé par le
Président Roosevelt, réalisant la demande d’avant-guerre des Juifs d’extermination officielle
de l’Allemagne.
Portant le nom du Secrétaire au Trésor de Roosevelt, Henry Morgenthau, mais en fait conçu
par le premier adjoint du secrétaire, Harry Dexter White – tous deux Juifs – le programme
appelait à la destruction complète de l’Allemagne, après que la victoire ait été remportée. En
plus du démantèlement et de la destruction des industries lourdes et de la fermeture définitive
des mines, le Plan Morgenthau appelait à la réduction de moitié de la superficie des terres du
Reich. Comme beaucoup le savaient, cet acte garantissait qu’environ deux tiers de la
population allemande ou cinquante millions de personnes, mourraient bientôt de faim. Avec le
reste de la population réduite à une agriculture de subsistance et avec une nation réduite
totalement à la merci de voisins européens hostiles, on a estimé que d’ici deux générations
l’Allemagne aurait cessé d’exister. Quand le successeur de Roosevelt, Harry Truman,
rencontra Staline et le nouveau Premier Ministre britannique, Clément Attlee, à Potsdam, en
juillet 1945, la plupart des pièces vicieuses du plan meurtrier de Morgenthau restèrent sur la
table. Avec la signature des Trois Grands le plan entra en vigueur.
Le pillage méthodique de Staline dans la Zone d’Occupation Russe devint prodigieux. Les
aciéries, les moulins à grains, les scieries, les raffineries de sucre et de pétrole, les usines
chimiques, les travaux optiques, les fabriques de chaussures et autres industries lourdes furent
démontés jusqu’au dernier boulon et envoyés à l’Est en Union Soviétique où ils furent
réassemblés. Les usines autorisées à rester en Allemagne purent uniquement fonctionner pour
le compte de la Russie. Les locomotives électriques et à vapeur, leur matériel roulant et
même les rails sur lesquels elles roulaient furent également envoyés à l’Est. Contrairement à
son allié primitif soviétique, les États-Unis n’avaient pas besoin des fabriques et des usines
allemandes. Néanmoins, les Américains furent de loin les plus zélés à détruire la capacité de
l’Allemagne à se relever. Bien que les Américains ont pu rejeter avec mépris l’industrie
allemande, ils eurent un grand intérêt dans les réserves de trésors du Troisième Reich. Des
milliards de dollars en or, argent et en devises, ainsi que des tableaux inestimables, des
sculptures et autres œuvres d’art furent arrachés de leurs cachettes : grottes, tunnels et mines
de sel et expédiés de l’autre côté de l’Atlantique. En outre – et plus dommageable pour le futur
de l’Allemagne – il y eut le ”démantèlement mental” du Reich. Des tonnes de documents
secrets révélant les talents d’organisation de l’Allemagne, dans les affaires et l’industrie ont été
tout simplement volés. Des centaines des plus grands scientifiques du monde furent
également contraints à émigrer par les vainqueurs. Un homme était opposé à ce programme
imprégné de vengeance, il s’agissait de George Patton.
G. Patton: ”De toute évidence, le virus a commencé avec Morgenthau, une vengeance sémite
contre tous les Allemands est toujours en cours. Je ne peux pas croire que les Américains
soient tombés si bas.”
Durant les premières années d’après-guerre, l’Allemagne n’était rien de moins qu’un vaste
camp de concentration. Simultanément au programme impitoyable des Alliés de
«dénazification» et de «rééducation», il y eut la politique américaine et britannique de nonfraternisation – séparer les vainqueurs des vaincus -, dans un effort de dégrader davantage et
de diaboliser les Allemands et écraser le peu de fierté et de respect qui restait. Un an après la
fin de la guerre, l’ancien Reich avait toujours des citadins accrochés en toute précarité à leurs
caves fissurées pour se protéger. Rien qu’à Berlin on estime que 50 000 orphelins luttaient
pour survivre.
Un témoin anglais: ”Certains d’entre eux, des vétérans borgnes ou unijambistes, de 7 ans ou
plus, plusieurs tellement perturbés par les bombardements et l’attaque russe, qu’ils se
mettaient à hurler à la vue d’un uniforme, même celui de l’Armée du Salut. ”
Alors que les troupes d’occupation dînaient des repas de cinq plats complets servis avec de la
sole frite, du steak néerlandais et de la crème glacée, des milliers d’enfants affamés se
sentaient chanceux si une pelure de pomme de terre ou de pain moisi était déterré. Les
enfants qui ne pouvaient pas vivre de ces expédients mouraient. Ceux qui n’étaient pas morts
de faim ou de froid, furent écrasés par les murs de leurs caves ou déchiquetés par des bombes
non explosées, qui étaient éparpillées à travers l’Allemagne à la tonne. Livrés à eux-mêmes les
orphelins vieillissaient vite et les petites filles plus vite encore. Tout comme leurs grandes
sœurs, les enfants découvrirent bientôt que se vendre pouvait conjurer la famine. Une
préoccupation redoutée – non seulement pour ceux qui se vendaient eux-mêmes, mais pour les
millions de victimes de viol – était la grossesse non désirée. Des milliers qui étaient de fait
enceintes recherchaient et trouvaient les avortements. Des milliers d’autres vivaient dans un
terrible suspense, leurs vies totalement brisées de toutes les façons imaginables. À la longue,
les soldats alliés, les journalistes et d’autres commencèrent à se retourner contre le règne de
terreur impitoyable qui transpirait en Allemagne.
L’historien Ralph Keeling: ”Alors que les Allemands autour d’eux étaient affamés, vêtus de
loques, vivaient dans des taudis, les aristocrates américains vivaient dans l’aisance et le luxe
inhabituel. Ils vivaient dans les plus belles maisons d’où ils avaient expulsé les Allemands. Ils
fanfaronnaient en livrées raffinées et se gavaient de repas trois fois plus gros que ce qu’ils
permettaient aux Allemands. Lorsque les Allemands s’entendaient dire que leurs petites
rations étaient nécessaires, parce que la nourriture manquait, ils pensaient naturellement,
que soit on leur mentait, soit considéraient les alliés comme des êtres inhumains qui
prenaient la part du lion sur les rares provisions, pendant qu’eux et leurs enfants mouraient
de faim.”
Alors même que le chœur des critiques sur le traitement sadique de l’Allemagne augmentait,
un cauchemar aux proportions presque incroyables était en cours derrière le rideau de fer.
NETTOYAGE ETHNIQUE
Winston Churchill: ”Peu importe les cinq ou plus millions d’Allemands. Staline s’en
occupera.”
D’un geste de la main et une bouffée de son cigare le Premier Ministre britannique ainsi
tolérait l’un des plus grands massacres de l’histoire de l’humanité.
Avec l’accord conclu à Yalta, puis légalisé à Potsdam, l’Union Soviétique avala de vastes
morceaux de territoires allemands et polonais à l’Est. En retour, la Pologne elle-même
dévorait de vastes étendues de l’ancien Reich à l’Ouest, y compris une grande partie de la
Prusse, de la Poméranie et la province de Silésie extrêmement riche et industrialisée. Malgré
les assurances solennelles des dirigeants alliés que les expulsions massives seraient conduites
de manière ”ordonnées et humaines”, le fracassement du verre et l’éclatement des portes
étaient généralement les premiers bruits que les victimes entendaient, bientôt suivis par des
cris furieux pour leur signifier de quitter leur maison dans les trente, dix et voire cinq minutes.
Ainsi, par dizaines, vingtaines, par centaines et milliers, les Allemands sans-abri
commençaient maintenant leur pénible marche vers l’Ouest sans objectif clair en tête. Sauf
pour les personnes valides détenues comme esclaves et les jeunes filles retenues pour le
sexe, environ onze millions de ”randonneurs” prirent les routes. Ainsi commença la plus
grande marche de la mort de l’histoire.
Un témoin: ”Alors qu’ils quittaient la ville dans une procession sans fin, des soldats polonais
leur tombaient dessus, les battant et les flagellant dans une rage aveugle. Volant tout ce qu’ils
possédaient et les dépouillant littéralement de leurs derniers biens, ces pauvres créatures se
traînaient dans le vent et la pluie, sans toit ni abri au-dessus de leurs têtes, ne sachant pas où
ils trouveraient une nouvelle demeure.”
Parmi les quelque onze millions de victimes jetées violemment hors de leurs foyers en
Allemagne de l’Est, on estime que deux millions, principalement des femmes et des enfants,
périrent. Tout aussi horrible – bien que moins bien connu – est que près d’un million
d’Allemands sont morts durant des expulsions similaires en Tchécoslovaquie,
Hongrie, Roumanie, Bulgarie et en Yougoslavie. En outre, on estime que quatre millions
d’Allemands de souche de plus furent envoyés à l’Est en Union Soviétique où les chances de
survie en tant qu’esclave étaient pires que réfugiés.
Austin J. App: ”Pour trancher trois ou quatre anciennes provinces d’un pays puis piller et
prendre à neuf millions de personnes, leurs maisons, les fermes, les bovins, les meubles et
même leurs vêtements et puis les expulser de ”la terre qu’ils occupaient depuis 700 ans”, sans
distinction entre les innocents et les coupables, de les chasser comme des bêtes indésirables à
pied dans des provinces lointaines, sans protection, sans abri et affamés est une atrocité si
démesurée que l’histoire n’en a enregistré aucune d’aussi vaste.”
Alors que les dirigeants occidentaux, tel que Winston Churchill, feignirent plus tard
l’étonnement face à la tragédie qu’ils avaient façonnée en Allemagne de l’Est, peu a été dit sur
la famine délibérée dans le reste du Reich et un silence absolu prévalu concernant les
chambres de torture alliées en Allemagne, le massacre sur place des membres du Parti «Nazi»
et des troupes SS, les camps de la mort dirigés par Eisenhower ou les enclos juifs de torture
infernale en Pologne. Pris dans son ensemble, il est certain que beaucoup plus d’Allemands
sont morts durant les deux premières années de ”paix” qu’il n’en est mort au cours des six
années de guerre précédentes.
CONCLUSION
T. Goodrich: ”La Deuxième Guerre mondiale fut la pire guerre au monde. La
Deuxième Guerre mondiale fut la pire au monde à cause du mal qui a été lâché sur des
millions d’hommes, de femmes et d’enfants sans défense ; La guerre des Alliés menée contre
l’Allemagne, à la fois pendant et après la guerre, où les maux furent si vicieux et si dépravés,
que les mots n’ont pas encore été inventés pour les décrire. Si l’on peut estimer l’incroyable
perte de vies pendant et après la Seconde Guerre mondiale, il est presque impossible de
calculer la souffrance physique et psychologique causée par le viol, la torture et la
dégradation de la nation allemande.
Contrairement à leurs victimes, les vainqueurs n’ont pas eu à faire face aux camps de
prisonniers après-guerre, à l’esclavage, à la torture, à la famine, aux viols, aux procès pour
leurs nombreux crimes de guerre et à aucune campagne de dénigrement qui perdure à ce
jour. Plutôt l’inverse.
Pour les vainqueurs, les généraux américains devinrent Présidents Américains, Les Premiers
Ministres britanniques devinrent Chevaliers britanniques, les soldats alliés devinrent la ”Plus
Grande Génération” et le côté des vainqueurs revendiqua le contrôle complet et total sur
l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale.
Sans surprise entre les mains expertes du gagnant, le crime diabolique que fut la Deuxième
Guerre mondiale fut rapidement transformé en ”Croisade en Europe”, ”La Guerre pour
Mettre Fin au Mal” et simplement ”La Bonne Guerre”. Année après année, décennie après
décennie, une montagne de films, de séries télé, articles, livres sont publiés dans le seul but
d’amonceler le crime et la culpabilité sur les têtes des victimes. En même temps les
vainqueurs se sont érigés en modèles de vertu, en cachant les véritables crimes qu’ils ont
commis pendant et après la guerre.
J’espère que toute personne qui peut dire que les actions des Alliés étaient justifiées n’a
jamais vu un enfant qui hurle courir comme une torche vivante à travers une rue
flamboyante, n’a jamais regardé un homme boire sa propre urine pour rester en vie, même si
une rivière coule juste au-delà de la clôture de sa prison, n’a jamais entendu ces cris
d’animaux des torturés alors que leurs parties génitales sont mutilées ou les gémissements
d’une femme saignant qui supplie pour une balle, tandis que la file d’attente des autres qui
attendent leur tour, s’allonge.
J’espère que ces gens n’ont jamais vu de telles choses, car alors seulement peut-on
comprendre pourquoi ils répètent tels des perroquets, encore et encore, le même refrain
classique : ”Ils ont eu exactement ce qu’ils méritaient”… Et ne pas en perdre le sommeil un
seul instant.
Pourtant, s’il y a une vérité centrale qui est née de la Deuxième Guerre mondiale, c’est
clairement qu’une ”Bonne Guerre” n’existe pas. Ceux qui disent autrement sont soit ceux qui
profitent politiquement ou financièrement de la guerre, soit ceux qui n’ont jamais connu la
guerre de près. Dans toute son horreur. ”
Comenteaza