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N°3545 — 14 DÉCEMBRE 2022 — RIVAROL3
Biletul săptămânal
Stare de excepție, întrerupere de curent și colaps industrial
Joi seara, 8 decembrie 2022, mai multe cartiere din Paris au fost lipsite de curent electric pentru aproximativ cincisprezece minute. 120.000 de clienți Enedis au fost cufundați în întuneric. Și abia a început. O mică repetiție pentru a lua păduchii populației înainte de a înmulți tăierile, în timp ce Emmanuel Macron asigurase că nu va fi, înainte de a declara că va exista dar că nu trebuie să ne panicăm. Refacem lovitura măștilor inutile, apoi obligatorii, închideri care nu aveau să aibă loc niciodată și abonamentul de sănătate și vaccinare care a fost doar delir conspirativ.
Cu două zile mai devreme, pe 6 decembrie, Medef și câțiva industriași francezi s-au întâlnit pentru a chema Uniunea Europeană să reformeze cât mai repede piața energiei, deoarece facturile la electricitate și gaze explodează, industria este încetinită și ar putea fi relocată parțial. în Statele Unite, unde energia este mai ieftină. În plus, guvernul SUA acordă subvenții de 400 de miliarde industriașilor care s-au instalat pe pământ american, ceea ce riscă să facă mult rău industriei și economiei franceze.

MEDEF TRASTE ALARMA

Președintele MEDEF, Geoffroy Roux de Bézieux, a declarat, la începutul unei dimineți de dezbateri pe tema crizei energetice: „Nu sunt sigur că mass-media franceză a atins amploarea despre care vorbim. »
Pe podium, CEO-ul Engie, Jean-Pierre Clamadieu, a confirmat o „scădere foarte semnificativă a consumului de gaze, în jur de 30%” în marile grupuri industriale. Aceasta înseamnă „înlocuire (folosirea unor energii mai puțin costisitoare)” dar, mai presus de toate, o „scădere a producției”.
Același discurs îl ține și Nicolas de Warren, președintele Uniden (Uniunea industriilor care utilizează energie), care indică faptul că reducerea gazului în industrie se datorează prețului acestuia și scăderii cererii. Economia se restrânge.
Și acești producători au subliniat rolul nociv al Statelor Unite, care vor atrage companiile franceze cu energie de cinci până la șase ori mai ieftină. „Prețurile creează un dezechilibru foarte semnificativ de competitivitate” între Europa și Statele Unite, a deplâns astfel Jean-Pierre Clamadieu.
În plus, mărturiile micilor comercianți, brutari, restauratori se înmulțesc, anunțând închiderea lor din cauza prețului energiei. Toate luminile, în aproape toate sectoarele țesăturii economice, sunt roșii. Chiar și roșu stacojiu.
Care ar putea fi atunci consecințele politice ale acestei hecatombe economice?

CONSECINȚELE POLITICE ALE DISTRUGERII ECONOMICE

Pe măsură ce ne scufundăm din ce în ce mai adânc în criza economică – 2008 fiind un an crucial cu prăbușirea bursei– statele occidentale își întăresc regimurile. Stare de excepție, legi draconice, legi de supraveghere, reducerea libertății individuale, drepturile muncii suspendate, transformarea Uniunii Europene într-o organizație supranațională belicosă și un aparat sadic care torturează economic oamenii cu euro…
Nimic în politică nu este întâmplător. Există, în secvența istorică prin care trecem, o coerență. Este vorba despre a-l apuca.
Starea de urgență, care este o stare de excepție, decretată la 13 noiembrie 2015, nu are o definiție constituțională (o lege din 1955 o definește). Starea de urgență restrânge sever libertățile publice. Sunt posibile: instituirea unui stațion de acces, reglementarea circulației sau a reședinței de către prefecți, arestul la domiciliu prin hotărâre ministerială, închiderea camerelor, a barurilor, interzicerea întâlnirilor, perchezițiilor, zi și noapte, fără a trece printr-un judecător, controlul presei și al radioului. […]

John Terrien.

Articolul integral in franceza:

État d’exception, coupure
d’électricité et effondrement industriel

JEUDI soir, 8 décembre 2022, plusieurs
quartiers de Paris ont été privés d’élec-
tricité pendant une quinzaine de minutes.
120 000 clients d’Enedis ont été plongés
dans le noir. Et cela ne fait que commen-
cer. Une petite répétition pour prendre le
pou de la population avant de multiplier les
coupures, alors qu’Emmanuel Macron avait
assuré qu’il n’y en aurait pas, avant de décla-
rer qu’il y en aurait mais qu’il ne fallait pas
paniquer. On refait le coup des masques inu-
tiles, puis obligatoires, des confinements qui
n’auraient jamais lieu et du passe sanitaire
et vaccinal qui n’était que du délire complo-
tiste.
Deux jours auparavant, le 6 décembre, se
réunissaient le Medef et plusieurs industriels
français pour sommer l’Union européenne
de réformer au plus vite le marché de l’éner-
gie, car les factures d’électricité et de gaz
explosent, l’industrie est au ralenti, et elle
pourrait être délocalisée partiellement aux
États-Unis où l’énergie est moins chère. De
plus, le gouvernement états-unien accorde
400 milliards de subventions aux industriels
qui s’installent sur le sol américain, ce qui
risque de faire beaucoup de mal à l’industrie
et à l’économie françaises.
LE MEDEF TIRE
LA SONNETTE D’ALARME
Le président du MEDEF, Geoffroy Roux
de Bézieux, a déclaré, en ouverture d’une
matinée de débats sur la crise énergétique :
« Je ne suis pas sûr que les médias français
aient pris l’ampleur de ce dont on parle. »
A la tribune, le PDG d’Engie, Jean-Pierre
Clamadieu, a confirmé une baisse « très
importante de la consommation de gaz, de
l’ordre de 30 % » dans de grands groupes in-
dustriels. Ce qui signifie « de la substitution
(recours à des énergies moins coûteuses) »
mais, surtout, une « baisse de la produc-
tion ».
Le même discours est tenu par Nicolas de
Warren, le président de l’Uniden (Union des
industries utilisatrices d’énergie), qui in-
dique que la diminution de gaz dans l’indus-
trie est due à son prix et à une baisse de la
demande. L’économie se rétracte. (1)
Et ces industriels ont pointé du doigt le
rôle néfaste des États-Unis qui vont attirer
les entreprises françaises avec une énergie
cinq à six fois moins chère. « Les prix créent
un déséquilibre de compétitivité très impor-
tant » entre l’Europe et les États-Unis, a ain-
si déploré Jean-Pierre Clamadieu.
En outre, se multiplient les témoignages de
petits commerçants, boulangers, restaura-
teurs, qui annoncent leur fermeture en rai-
son du prix de l’énergie. Tous les voyants,
dans presque tous les secteurs du tissu éco-
nomique, sont au rouge. Voire au rouge écar-
late.
Quelles peuvent-être alors les consé-
quences politiques de cette hécatombe éco-
nomique ?
LES CONSÉQUENCES
POLITIQUES DE LA
DESTRUCTION ÉCONOMIQUE
Au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans
la crise économique — 2008 étant une année
charnière avec la krach boursier —, les États
occidentaux rigidifient leurs régimes. État
d’exception, lois liberticides, lois de surveil-
lance, réduction de la liberté individuelle,
droit du travail suspendu, transformation de
l’Union européenne en organisation supra-
nationale belliqueuse et en appareil sadique
qui torture économiquement les peuples
avec l’euro…
En politique rien n’est fortuit. Il y a, dans
la séquence historique que nous traversons,
une cohérence. Il s’agit ici de la saisir.
L’état d’urgence, qui est un état d’excep-
tion, décrété le 13 novembre 2015, n’a pas de
définition constitutionnelle (une loi de 1955
le définit). L’état d’urgence restreint très for-
tement les libertés publiques. Sont rendues
possibles : l’instauration d’un couvre-feu, la
réglementation de la circulation ou du séjour
par les préfets, l’assignation à résidence par
décision ministérielle, la fermeture de salles,
de bars, l’interdiction de réunions, les per-
quisitions, de jour comme de nuit, sans pas-
ser par un juge, le contrôle de la presse et de
la radio.
C’est, à quelques détails près, ce qui a été
appliqué, quelques années plus tard, pour
« combattre le Covid-19 ». L’état d’urgence
sanitaire, qui a pris la suite de l’état d’ur-
gence terroriste, a pris fin le 31 juillet 2022.
La crise énergétique peut être un autre pré-
texte pour restaurer l’état d’urgence.
Chaque « danger pour la société », à sa-
voir le terrorisme, la grippe, les coupures de
courant « à cause de Poutine » ou demain la
pollution (?), est un prétexte pour maintenir
l’état d’exception. L’année 2023, qui sera
celle de la destruction économique massive
et de l’appauvrissement général, verra sans
aucun doute ce régime tyrannique s’accen-
tuer et l’état d’exception de nouveau décrété.
L’état d’exception est cette période durant
laquelle l’État de droit est aboli et où un nou-
veau régime et une nouvelle loi sont en cours
d’instauration. L’on peut ainsi dresser un pa-
rallèle historique entre la période actuelle et
celle de la Terreur révolutionnaire (1793-
1794) qui a suspendu de facto la Constitu-
tion pour cause de guerre intérieure (contre
la Vendée et les fédéralistes) et de guerre ex-
térieure. La guerre intérieure contemporaine
se fait contre le terrorisme, la grippe, la pol-
lution, les pénuries alimentaires (provoquées
volontairement par l’oligarchie financière),
les “complotistes”, les “antisémites” ; et la
guerre extérieure, contre la Russie. C’est le
retour de la Terreur.
Après la suspension de fait de la constitu-
tion durant la Terreur, un article (92) l’a in-
troduite légalement dans la constitution du
22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) :
« Dans le cas de révolte à main armée ou
de troubles qui menaceraient la sécurité de
l’État, la loi peut suspendre, dans les lieux
et pour le temps qu’elle détermine, l’empire
de la constitution. Cette suspension peut être
provisoirement déclarée dans les mêmes cas
par un arrêté du gouvernement, le corps
législatif étant en vacance, pourvu que ce
corps soit convoqué au plus court terme par
un article du même arrêté. » (2)
Si l’état d’exception est, comme l’écrit
Giorgio Agamben, « la réponse immédiate
du pouvoir d’État aux conflits internes les
plus extrêmes » (3) , on peut déduire que le
pouvoir politique français a déclenché les
hostilités contre le peuple — certes au pré-
texte de la lutte contre le terrorisme et le
Covid-19 — comme par anticipation de la
révolte de celui-ci.
Cet état d’exception est concrètement uti-
lisé par l’oligarchie qui contrôle l’appareil
d’État pour ostraciser, neutraliser et isoler
(emprisonner) ses ennemis. « Le totalita-
risme moderne peut être défini, en ce sens,
comme l’instauration, par l’état d’exception,
d’une guerre civile légale, qui permet l’éli-
mination physique non seulement des adver-
saires politiques, mais de catégories entières
de citoyens qui, pour une raison ou une
autre, semblent non intégrables dans le sys-
tème politique. Dès lors, la création volon-
taire d’un état d’urgence permanent (même
s’il n’est pas déclaré au sens technique) est
devenue l’une des pratiques essentielles des
États contemporains, y compris de ceux que
l’on appelle démocratiques. » (4)
Il y a une distinction à faire entre un « état
d’exception réel » (état de siège effectif) et
un « état d’exception fictif » (état de siège
fictif) (5). Nous sommes, en France, actuel-
lement, dans un « état d’exception fictif ».
L’origine de l’institution de l’état de siège
se trouve « dans le décret du 8 juillet 1791 de
l’Assemblée constituante française, qui dis-
tinguait entre état de paix, où autorité mili-
taire et autorité civile agissent chacune dans
sa propre sphère, état de guerre, où l’autori-
té civile doit agir de concert avec l’autorité
militaire, et état de siège, ou ‘‘toute l’autori-
té, dont les officiers civils sont revêtus par la
constitution pour le maintien de l’ordre et de
la police intérieurs, passera au commande-
ment militaire, qui l’exercera exclusivement
sous sa responsabilité personnelle’’ (Reina-
ch, 109). Le décret se référait seulement aux
places fortes et aux ports militaires ; mais,
par la loi du 19 fructidor an V, le Directoire
assimila aux places fortes les communes de
l’intérieur et, par la loi du 18 fructidor de la
même année, s’attribua le droit de mettre une
ville en état de siège. L’histoire ultérieure
de l’état de siège est celle de sa progressive
émancipation par rapport à la situation de
guerre à laquelle il était lié à l’origine, pour
être ensuite utilisé comme mesure extraor-
dinaire de police en cas de désordres et de
séditions internes ; ainsi, d’effectif ou mili-
taire, devient-il fictif ou politique. » (6)
Et Agamben, philosophe de gauche, d’ajou-
ter qu’il importe de ne pas oublier que « l’état
d’exception moderne est une création de la
tradition démocratico-révolutionnaire, et
non pas de la tradition absolutiste. » (7) Cette
réalité historique tient à une logique théolo-
gico-politique. En effet, en régime monar-
chique, le roi n’est pas souverain, il est le
dépositaire de la souveraineté, souveraineté
appartenant à Dieu. Le roi n’est donc pas en
mesure de modifier les lois divines, la loi na-
turelle, ni de la suspendre. Il est contraint de
s’y conformer. Mais l’État moderne, lui, est
détenteur de la souveraineté divine. Ce qui
implique le pouvoir de modifier la loi natu-
relle, d’émettre des lois contraires à la loi de
Dieu, et de suspendre la loi. L’État moderne
est une puissance capable de générer l’ano-
misme (l’absence de loi) ou l’antinomisme
(ce qui s’oppose à la loi). Ayant accaparé
les « pouvoirs divins » de législation, l’État
moderne suspend, par l’état d’exception,
l’ordre normal de la société. « La situation
exceptionnelle, écrit Carl Schmitt, a pour la
jurisprudence la même signification que le
miracle pour la théologie. » (8)
Par le miracle, Dieu suspend les lois de la
nature, et par Sa Toute-Puissance, il rend pos-
sible ce qui est, du point de vue de l’homme,
impossible, surnaturel. Eh bien l’État mo-
derne, lorsqu’il décrète l’état d’exception,
rend possible ce que la loi interdit en tant
normal. L’État moderne est un démiurge qui
se rend tout-puissant en suspendant la norme
juridique. Et c’est à ce démiurge, animé par
l’oligarchie financière, que les Français font
face.
Cette séquence historique peut avoir plu-
sieurs issues, compte tenu du risque im-
portant que prend le pouvoir politique en
suspendant l’État de droit. Nous l’avons
dit, l’état d’exception est une phase durant
laquelle le régime change de nature. En
Occident, il passe du libéralisme au totali-
tarisme, par des séquences transitionnelles
plus ou moins brutales en fonction du pays
et de son tempérament. Ces transitions sont,
nous l’avons dit : terroriste, sanitaire et au-
jourd’hui énergético-écologique.
Et chacune de ces phases élargit le nombre
d’ennemis de l’oligarchie à la tête de l’État.
L’on ne parle pas ici de quelques ennemis
politiques, personnalités ou organisations
minoritaires au sein de la société, mais des
citoyens dans leur majorité et d’ensemble
d’acteurs et de forces socio-économiques
considérables, représentant 99 % de l’écono-
mie du pays. Très concrètement, les travail-
leurs et les chefs d’entreprises. Ce n’est pas
une guerre menée contre une minorité, mais
contre la majorité.
A l’instar de la Terreur, par laquelle la Ré-
volution a tenté de s’accomplir et de s’instal-
ler, l’actuelle révolution macrono-rothschil-
dienne pourrait bien se retourner contre ses
tenants. Souvenons-nous qu’après la chute
de Robespierre « un violent mouvement de
l’opinion exigea et obtint le châtiment des
‘‘bourreaux barbouilleurs de lois’’. La guil-
lotine servit encore pour les plus marquants
et les plus abominables des terroristes,
comme le tribunal révolutionnaire avait ser-
vi contre ceux qui l’avaient institué. » (9)
Tel est le risque qu’encourent les apprentis-
sorciers qui, chevauchant le redoutable État
moderne, usent et abusent de son pouvoir de
suspension de la loi.

1. https://www.latribune.fr/economie/union-
europeenne/risque-de-desindustrialisation-en-
europe-une-urgence-absolue-alertent-le-medef-
et-les-industriels-943629.html
2. Cité dans : Giorgio Agamben, État d’exception,
Seuil, 2003, p. 16.
3. Giorgio Agamben, op. cit. p. 11.

4. Giorgio Agamben, op. cit. p. 11.
5. Giorgio Agamben, op. cit. p. 12.
6. Giorgio Agamben, op. cit. p. 15.
7. Giorgio Agamben, op. cit. p. 16.
8. Carl Schmitt, Théologie politique, 1922-1969,
Gallimard, 1988, p. 46.
9. Jacques Bainville, Histoire de France, 1924,
ed. Tallandier, 2007, p. 379

Jean TERRIEN.