Text apărut în „Jeune Nation”, semnalat de dl C.P., care va reveni în câteva zile cu traducerea textului

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L’ASSASSINAT DE CODREANU ET SES SUITES

(PAR LÉON DAUDET)

Deux jours après sa mort, Léon Daudet publiait dans L’Action française un article en mémoire du chef roumain Codreanu.

Je vous disais hier que l’assassinat du « capitaine » et fondateur de la Garde de Fer Codreanu, et de treize de ses lieutenants, massacre évidemment concerté, était un événement politique considérable et fort capable, par ses répercussions, de déchaîner soit une guerre civile, comme celui de Calvo Sotélo1, soit, comme celui de l’archiduc Ferdinand2, une guerre européenne. Codreanu était, en effet, le chef de l’antisémitisme roumain, qui a d’anciennes et de profondes racines dans le pays, et l’on ne manquera pas d’attribuer son trépas à une conjuration d’Israël et de personnages officiels importants de Roumanie. Les dépêches tendancieuses d’agences contrôlées par des Juifs, donnaient déjà, avant-hier matin, la victime comme ayant mérité son sort par sa violence et sa férocité. Mais ceux qui voudront connaître la vie ardente et risquée de cet extraordinaire personnage, en qui vivait une âme de chef, devront consulter la série de cinq fulgurants articles des frères Tharaud, spécialistes de la question juive, parus dans la Revue universelle (1), du 1er octobre au 1er décembre dernier, et où se retrouvent les dons de précision, la verve documentaire des auteurs de Quand Isrl est Roi. Ces articles sont intitulés l’Envoyé de l’Archange, Codreanu ayant placé ses actes, quelquefois sanglants, sous l’invocation de l’archange saint Michel.

L'Archange Saint-Michel.

L’Archange Saint-Michel.

Je citerai ici la fin de cette extraordinaire étude devenue, du fait de l’affreuse tuerie, d’une si brûlante actualité. Il s’agit du procès monstre qui valut récemment à l’accusé une condamnation à dix ans de travaux forcés :

Dans son réquisitoire, lé procureur général… développa ces trois thèmes : trahison, rébellion contre l’État, machinations contre l’ordre social. Il y ajouta un tableau dramatique de la vie de Codreanu, ce fils d’un Polonais et d’une Allemande, qui n’avait pas une goutte de sang roumain dans les veines et prétendait se poser en sauveur national, l’assassin du préfet Manciu, l’instigateur des meurtres de Vernichesco, de Duca, de Stelesco et de tant d’autres, l’homme qui avait empoisonné la jeunesse des doctrines terroristes et enfiévré tout le pays de sentiments et d’idées qui n’avaient rien à voir avec l’esprit et le tempérament roumains.

Codreanu aurait pu répliquer : « Vous dites que je n’ai pas une goutte de sang roumain dans les veines. Le roi Carol en a-t-il plus que moi ? Et personne lui conteste-t-il le droit de gouverner ?… Vous me représentez comme un assassin vulgaire, mais vous ne semblez pas vous souvenir qu’après le meurtre de Manciu3, j’ai été acquitté aux applaudissements de la nation tout entière… Quant aux meurtres de Vernichesco4, de Duca5 et de Stelesco6, ce sont autant de choses jugées sur lesquelles il n’y a plus à revenir… Vous dites que, dans toutes ces affaires, on a montré à mon égard une faiblesse coupable. Pourquoi cette faiblesse ? Parce que le gouvernement sentait en moi une force dont il espérait se servir. Mais on s’est aperçu qu’on ne se servait pas de moi, et voilà pourquoi je suis ici.

Codreanu passe en revue ses troupes.

Codreanu passe en revue ses troupes.

« J’ai soulevé autour de la Garde, un enthousiasme national et mystique comme on n’en avait jamais vu. Pourquoi ? Parce que j’ai dit tout haut ce que chacun sentait obscurément, que nos partis étaient pourris, nos politiciens vendus aux Juifs, et qu’une poignée d’étrangers sans foi ni loi exploitaient indignement un des pays les plus sains, les plus nobles du monde… J’ai réveillé l’idéal, j’ai voulu former un homme nouveau, j’ai inspiré à beaucoup ce désir : par là mon œuvre, me survivra.

« Vous avez si bien vu que tout mon secret était de faire appel aux forces profondes de l’âme que vous avez mis à la tête de votre gouvernement le seul homme dont le prestige moral pouvait contrebalancer le mien : le Patriarche7 lui-même. En toutes choses, vous m’avez copié. Vous m’avez pris mon programme chrétien, antisémite, antidémocratique, antiparlementaire. Votre Constitution n’est qu’un reflet de mes idées. Le roi lui-même n’a pris la dictature que pour m’empêcher de la prendre.

« Vous m’accusez d’aimer l’Allemagne et de vouloir une alliance avec elle. C’est mon droit. Et si vous deviez emprisonner tous les Roumains qui pensent comme moi, vous n’auriez pas assez de monastères et de prisons. Vous me reprochez mon télégramme à Hitler, mais M. Goga8 a fait mieux : il est allé à Vienne féliciter le Führer en personne, et vous ne lui en avez pas moins fait de magnifiques funérailles.

« Je regarde, je cherche autour de moi. Je ne vois que de bons Roumains, des officiers que je respecte. Mais derrière eux j’aperçois, invisibles, les Juifs de Roumanie et d’ailleurs qui m’ont traîné ici, et dont il n’est question nulle part, à aucun moment, dans ce procès. Avec quelle habileté ils vont me faire condamner tout à l’heure, sans intervenir eux-mêmes, sur des questions auxquelles ils semblent parfaitement étrangers. Je tombe sous leurs coups, comme M. Goga lui-même. Mais il était naturel qu’après sa chute, M. Goga mourût tranquillement dans son lit, et que moi je meure dans les prisons, où j’ai déjà pris la phtisie9… »

Il ne dit rien de tout cela. Il se tut…

 

Dans un article du Populaire10, un journaliste s’est étonné d’une condamnation si légère. « Pourquoi pas la mort ? » demande-t-il. Je me permets de le rassurer. Dix ans de travail souterrain dans les mines de sel, pour un phtisique, cela équivaut pratiquement à la mort…

Léon Daudet.

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1 Le meurtre de José Calvo Sotelo par les rouges le 13 juillet 1936 fut le dernier crime impuni commis par les marxistes en Espagne, où ils répandaient le sang depuis plusieurs années. Il décida l’armée, les patriotes et les nationalistes à se défendre et mettre fin au chaos. Les rouges déclenchèrent alors la guerre civile.

2 L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche, le 28 juin 1914, fut le déclencheur de la Première Guerre mondiale.

3 Préfet de police de Iassy, Constantin Manciu avait été désigné par les Juifs pour mener la répression contre les étudiants nationalistes. Un étudiant était mort des suites des tortures subies au commissariat de police et le héros roumain vengea, en plein tribunal, la mort du jeune militant nationaliste.

4 Ancien membre de la Garde de Fer, il trahit et vendit ses camarades. Il fut grièvement blessé par Ion Mota.

5 Ion C. Duca, premier ministre « libéral », annula en 1933 les élections pour empêcher la victoire de ses adversaires, notamment, les nationalistes, et interdit la Garde de Fer. Sa trahison fut justement punie de mort le 29 décembre 1933.

6 Traître à la Garde de Fer, il fut exécuté.

7 Miron Cristea (1868-1939), patriarche orthodoxe, initié à la franc-maçonnerie, fut nommé régent du royaume en 1927 et participa, en 1938, au coup d’État qui mit en place la dictature qui allait lancer une grande vague de répression contre le mouvement légionnaire. Il fut nommé le 20 juillet 1938 premier ministre, poste qu’il conserva jusqu’à sa mort à Cannes l’année suivante.

8 Octavian Goga (1881-1938) fut nommé par Charles II premier ministre dès l’instauration de la dictature ; il conduisit la répression contre Codreanu et ses hommes jusqu’à sa mort, le 7 mai 1938.

9 Durant sa vie, Codreanu connut à plusieurs reprises les prisons du régime dans des conditions terribles de froid, d’humidité, de maltrunition. Lors de l’un d’eux il tomba gravement malade, touché par la tuberculose.

10 Fondé par le petit-fils de Karl Marx, Le Populaire était l’organe de la SFIO, l’ancêtre du PS. Il avait à l’époque comme rédacteur en chef le juif Oreste Rosenfeld et comme directeur politique le juif Léon Blum.